La Norvège va renouer avec la «slow TV»

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Male hand using Tv remote control

Après une croisière au long cours et la confection d’un pullover de la tonte à la dernière maille, la Norvège va renouer avec la «slow TV» en suivant, minute par minute, la migration des rennes d’élevage en Laponie. «Cela promet énormément d’images époustouflantes de la nature», a déclaré jeudi le responsable du projet au sein de la chaîne publique norvégienne NRK, Per Inge Åsen.Pendant près d’une semaine fin avril et presque sans discontinuer, NRK va montrer la transhumance de printemps des rennes, qui quittent leurs pâturages d’hiver, sur les plateaux à l’intérieur des terres, pour gagner la côte où ils passent l’été. Drones, équipes de tournage en motoneiges et même une caméra fixée sur un des cervidés serviront à documenter le périple d’une centaine de kilomètres parcourus à un tempo que les animaux fixent eux-mêmes. «Ce sont les rennes qui décident en fonction du temps et des conditions de pâturage sur le chemin», a précisé M. Åsen. «Nous devrons composer avec toutes sortes d’imprévus», a-t-il dit. Le soleil de minuit ne luit pas encore à cette période-là de l’année au Finnmark, comté le plus septentrional de Norvège, mais les nuits sont déjà assez claires pour permettre une retransmission 24 heures sur 24. La Norvège s’est fait une spécialité de la «slow TV», une «téléscargot» qui parie sur la longueur et explore en profondeur des thèmes comme la pêche au saumon, l’art du feu de bois ou le tricot. Dans un monde moderne habitué aux courses contre la montre, le format s’avère populaire: en 2011, quelque 3,2 millions de téléspectateurs avaient suivi, au moins en partie, le périple de cinq jours et demi de l’Express côtier, paquebot qui croise le long du littoral. Un audimat exceptionnel quand on sait que la Norvège compte 5,2 millions d’habitants.