Nouvelles tendances mondiales de la télé: des décors plus exotiques, place aux femmes …

245

Des décors plus exotiques, des histoires qui font la part belle aux femmes, des formats hybrides entre documentaire et fiction… Les créateurs de programmes télévisés appliquent, partout dans le monde, de nouvelles recettes pour se démarquer au sein de la pléthorique offre audiovisuelle. Les lancements de programmes ont été très nombreux l’année dernière, avec pas moins de 8.350 nouveaux programmes dans 50 pays, dont plus de la moitié sont des créations nationales, selon un bilan d’Eurodata TV Worldwide, département international de l’institut français spécialisé Médiamétrie.

Les 2 géants Amazon et Netflix ont notamment lancé 26% de programmes originaux de plus qu’en 2015. En parallèle, «les alliances se multiplient pour produire des contenus attractifs à l’international» et 2016 a vu nombre de coproductions se nouer, souligne-t-on chez Eurodata. Si les Etats-Unis exportent le plus de formats, le Royaume-Uni se classe 2ème, devant la France et l’Allemagne.Parmi les nouveaux concepts : moins de divertissements (jeux, télé-réalités…) et toujours plus de fictions (séries notamment), documentaires et magazines. Pour se démarquer, les créateurs se sont attelés à «faire bouger les lignes de la société», note Eurodata, avec plusieurs séries qui cherchent à faire entendre la voix des femmes ou celles des communautés moins visibles. Par exemple, dans «Pitch», sorti en septembre aux Etats-Unis, on suit une joueuse de base-ball qui est la 1ère femme à évoluer en Major League. Dans un autre genre, la comédie anglaise féministe «Fleabag» (sortie en juillet sur Amazon) retrace le quotidien d’une trentenaire londonienne avec un ton décalé. La série australienne «Wham Bam, Thank you Ma’am», sortie en décembre, revisite quant à elle la place des femmes dans l’Histoire en inversant les rôles. Par ailleurs, les créateurs ont privilégié les paysages exotiques, à l’instar de la série suédoise «Farang» qui se passe en Thaïlande, de la nouvelle production de Canal+ «Guyane» ou de la série Netflix «Four Seasons in Havana», souligne Eurodata. Cette tendance se retrouve aussi dans plusieurs divertissements. L’année 2016 a également vu le lancement de plusieurs séries hybrides, à mi-chemin entre fiction et documentaire, comme «Mars» sur National Geographic en novembre, docu-fiction sur la planète rouge ou «Six Wives With Lucy Worsley», qui revient avec une narration décalée sur la vie des femmes d’Henri VIII. Des programmes ont joué avec les limites du politiquement correct, comme l’émission «Get the fuck out of my house», sortie en octobre aux Pays-Bas, où cent personnes doivent vivre dans une maison conçue pour 4 pendant 12 semaines (le dernier qui reste gagne une somme d’argent). Toujours aux Pays-Bas, un programme propose de suivre des autopsies et dans un autre, «The Amsterdam project», la production confie 10.000 euros à des SDF puis suit pendant un an leur nouvelle vie.

Côté divertissements, «les recettes qui marchent restent les mêmes», émissions de cuisine, quiz, concours de talents et célébrités, constate Sahar Baghery, directrice du pôle études et stratégies des contenus chez Eurodata. Le programme «Mariés au 1er regard», sorti au Danemark en 2013 qui propose à 2 personnes qui ont été testées compatibles de se marier sans se connaître, fait un carton d’audience dans de nombreux pays: en 2016, il est parti à la conquête de la Belgique, des Pays-Bas, d’Italie, de Pologne et de France. Dans «Look Me in the Eye», format allemand bientôt diffusé en France, des participants qui ont un problème à régler se regardent dans les yeux en silence.