P. HILL (ITV) : «On se positionne comme une chaîne véritablement mainstream»

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Polly HILL, Head of Drama chez ITV

Popularisée pour la longévité exceptionnelle de ses soaps comme «Coronation Street» (+ de 60 ans), la chaîne privée britannique ITV investit particulièrement les dramas ces dernières années. Dans le cadre du Festival de TV de Monte-Carlo, média+ s’est entretenu avec Polly HILL, Head of Drama chez ITV.

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Quelle est la stratégie «Drama» d’ITV au Royaume-Uni ?

Polly HILL

En Angleterre, ITV se positionne comme une chaîne véritablement «mainstream». Les contenus proposés sont naturellement aux couleurs de notre public, très large. Face à la consommation exponentielle des séries pour le grand public, ITV a décidé de faire des choix autour d’une petite dizaine de nouvelles séries originales par an qui peuvent nous mener vers de gros succès. Sur ITV, nous voulons que le grand public regarde les fictions ensemble et de façon hebdomadaire, au rythme d’un épisode par semaine. Quand cela fonctionne, nos fictions génèrent parfois de grandes conversations nationales. Par exemple, la série «Liar» a fait l’objet de la une du «Mirror» qui a titré  : «Qui est en train de mentir ?». Plus récemment, «Little Boy Blue» a connu le même retentissement.

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Comment ITV marque-t-elle sa différence avec BBC et Channel 4, vos deux principaux concurrents britanniques ?

Polly HILL

En tant qu’acteur de l’audiovisuel privé, ITV veut capter un large public. Channel 4, quant à elle, se positionne sur un créneau et une cible plus spécifique. Dans sa volonté de rassembler le plus grand nombre, BBC a une relation totalement différente avec le téléspectateur en tant que service public.

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Chez ITV, la coproduction internationale est-elle une perspective ?

Polly HILL

Absolument ! Et tout dépend de l’idée. Nous avons des financements assez similaires, quelque soit le budget de la série internationale.

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En France, il y a deux tendances, l’émergence des séries quotidiennes et les mini-séries. Est-ce la même chose chez vous ?

Polly HILL

Nous avons des soaps avec «Corotion Street» et «Emmerdale» que l’on voit pratiquement tous les soirs. Pour le reste, ce sont beaucoup des séries récurrentes, des thrillers sous forme de mini-séries de 8 épisodes d’une heure. Nous considérons nos dramas comme de gros événements qui n’ont pas nécessairement vocation à revenir d’une saison à l’autre. Le dimanche soir, nous avions proposé par exemple «Vanity Fair» (ou «La Foire aux vanités»), qui était une magnifique adaptation du livre de William Makepeace Thackeray, devenu aujourd’hui un classique de la littérature britannique.

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Quelles idées recherchez-vous ?

Polly HILL

J’essaie de trouver de nouvelles histoires, un nouveau monde, un drame dans une période donnée. Aujourd’hui, le public est en quête d’originalité. Les producteurs indépendants n’ont jamais été aussi créatifs. De plus, les téléspectateurs ont toujours aimé être confrontés à de nouvelles histoires. On investit entre 1 et 1,5M£ par épisode. Nous pouvons même avoir des investissements plus imposants en fonction des projets.

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Privilégiez-vous les productions d’ITV Studios, votre filiale ?

Polly HILL

Non, nous travaillons avec tout le monde. Seules les bonnes idées dictent nos choix.