Phil LINES, Directeur de l’activité Droits Média pour Lagardère Unlimited

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En tant qu’expert du marché des droits sportifs internationaux, quel regard portez-vous aujourd’hui  sur le secteur ?
Phil LINES
Les choses n’ont jamais été aussi bonnes pour les détenteurs des principaux droits sportifs. Les diffuseurs les acquièrent à des prix de plus en plus élevés. A l’inverse, les sports moins importants passent à la trappe. Les chaînes n’ont en effet plus assez d’argent pour se les offrir. Du côté des agences chargées de vendre les droits sportifs, leur activité est devenue définitivement plus compliquée pour deux raisons. 1) Les «Top Sports» (FIFA, Première Ligue,…) prennent directement en charge la vente de leurs droits 2) L’émergence d’acteurs financièrement puissants tels qu’Al Jazeera sur le secteur du sport, a rendu les choses encore plus difficiles pour ces agences.
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Sceller des partenariats entre diffuseurs et ayant-droits, une nécessité pour pérenniser les deals ?
Phil LINES
Même s’il est important de conclure des partenariats entre diffuseurs et ayants droits, il y a une législation des droits sportifs au niveau de l’Union Européenne. En effet, cette dernière n’autorise les diffuseurs qu’à signer des contrats de moins de trois ans.
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Les nouveaux médias possèdent-ils une force de frappe aussi puissante que la télévision, en matière de diffusion sportive ?
Phil LINES
La puissance du produit sportif, c’est le «direct». Que vous regardiez une compétition sur une tablette numérique ou sur un poste de télévision, cela n’a pas d’importance. L’essentiel, c’est le produit. Auparavant, les droits sportifs étaient distribués en fonction des supports. Aujourd’hui, les nouveaux médias et les médias dit «traditionnels» sont considérés comme égaux.
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En matière de droits sportifs, comment les acquéreurs (chaînes ou agences) peuvent-ils se démarquer de la concurrence ?
Phil LINES
Ce qui est le plus important, c’est le relationnel et la confiance créés entre les acheteurs et les détenteurs de droits. Les diffuseurs ou les agences doivent être capables d’offrir aux ayants droits un éventail de compétences. Par exemple, la compagnie Absolute, spécialisée dans l’organisation d’événements sportifs majeurs, est capable non seulement d’organiser l’événement, mais aussi d’établir des connexions avec les fédérations internationales pour assurer la production média, la vente des droits, les sponsors ou encore le digital.