La plateforme LireLactu lancée jeudi dans 80% des collèges et lycées

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La plateforme LireLactu, qui met gratuitement à disposition des élèves et enseignants la presse quotidienne nationale, a été lancée jeudi dans 80% des collèges et lycées, a annoncé Najat Vallaud-Belkacem. Ce projet a germé après les attentats de janvier 2015, «dans un contexte (…) propice à la désinformation, aux théories du complot», a rappelé la ministre de l’Éducation nationale, lors d’une présentation de la plateforme en ligne au collège Roland-Dorgelès à Paris (18e arrondissement). «Aujourd’hui, 80% des établissements sont connectés» à LireLactu, et, «dans les jours qui viennent, on va compléter tout cela», a-t-elle indiqué.La plateforme sera accessible à 5,5 millions d’élèves dans 14.000 établissements, sans code et sans publicité. Les articles ne pourront pas être imprimés, pour préserver le modèle économique de la presse, a précisé Guillaume Monteux, PDG de la société miLibris qui lance LireLactu, en partenariat avec le ministère. Les premiers titres proposés sont les quotidiens français La Croix, Les Échos, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le Monde et Le Parisien, les quotidiens étrangers El Pais, Daily News et La Vanguardia, ainsi que les magazines Challenges, Courrier International et Sciences et Avenir. S’ajouteront en janvier la presse quotidienne régionale et des «pure players», comme Mediapart, a précisé la ministre. Cet outil permettra aux élèves de voir qu’il existe des points communs entre les titres de presse, comme la vérification de l’information, même s’ils peuvent traiter la même information différemment, suivant leur «identité éditoriale», a-t-elle souligné. Ce sera aussi «l’occasion pour les élèves d’appréhender le dessin de presse pour ce qu’il est», alors qu’il a souvent été «mal compris par beaucoup» ces dernières années, parce qu’aperçu tronqué et hors contexte sur les réseaux sociaux. L’usage de LireLactu sera «plus évident» dans les 25% de collèges numériques, a estimé la ministre. Les jeunes «sont habitués à voir de l’information en ligne, mais surtout à ne pas savoir ce qui est de l’information et ce qui n’en est pas», a relevé au collège Roland-Dorgelès Maud Moussy, professeure de la «classe médias», qui existe dans ce collège depuis 2013 pour une trentaine d’élèves. Pour Rose, élève de la «classe médias», la plateforme permettra «une grande accessibilité. Si on veut regarder un sujet, ça nous permet d’avoir plein d’articles dessus, dans plein de journaux». «C’est un super outil, qui ne pourra pas être utilisé s’il n’y a pas un développement» du parc informatique, a estimé Meriem Lay, déléguée FCPE (fédération de parents d’élèves), précisant que le CDI de ce collège de 440 élèves ne compte que 5 ordinateurs.