Plus d’un tiers des personnes qui vont au cinéma ont plus de 50 ans

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Mon défi fou cinéma

Plus d’un tiers des personnes qui vont au cinéma ont plus de 50 ans et pourraient devenir un nouveau filon pour les producteurs de Hollywood, selon une étude publiée à l’occasion du festival CinemaCon de Las Vegas.

Cette étude, réalisée par la société Movio pour l’association américaine des retraités AARP et publiée mercredi, fait mentir l’idée selon laquelle les jeunes fréquentent les salles obscures pendant que leurs parents regardent des séries à la télévision.

Les plus de cinquante ans peuvent ainsi «contribuer de manière significative au succès des films au box-office» américain, estime Heather Nawrocki, directrice chez AARP chargée des «films pour adultes» «movies for grownups». Car «le public des plus de 50 ans a un revenu disponible, davantage de temps pour les loisirs et est très fidèle à certains acteurs. C’est donc une tranche d’âge de grande valeur», explique-t-elle.

Les auteurs de l’étude ont interrogé 500.000 Américains qui sont allés au cinéma au moins une fois dans l’année démarrant en août 2015.  L’étude montre que la catégorie des spectateurs de plus de 50 ans a contribué à l’émergence d’un genre de «thrillers mûrs», où jouent des acteurs professionnels de longue date. Plus de la moitié des Américains qui ont vu «Jack Reacher: Never Go Back», «Taken 3», «The November Man» et «Balade entre les tombes» avaient plus de 50 ans. Ce phénomène peut s’expliquer par des fans qui vieillissent en même temps que les stars qu’ils adulent, comme Liam Neeson, Kevin Costner et Tom Cruise, selon AARP. Cette catégorie contribue aussi beaucoup au succès de films comme «Star Wars – Le réveil de la force», où les plus de 50 ans ont représenté 27% du public.

Mais ce public plus âgé peut aussi contribuer à faire émerger des films qui auraient, sans eux, du mal à se faire une place au box-office. «Sully» (2016), réalisé par Clint Eastwood, 86 ans, avec Tom Hanks, 60 ans, a attiré un public dont 57% était âgé de plus de 50 ans. Réalisé avec seulement 60 millions de dollars, il a généré 124 millions au box-office nord-américain.

«Une meilleure compréhension des spectateurs de plus de 50 ans peut influencer toute la chaîne du film – des décisions de production jusqu’au lieu et au moment de sortie du film – ainsi qu’une stratégie communication la plus efficace pour motiver leur comportement vis-à-vis du cinéma», précise Matthew Liebmann, vice-président senior de Movio. «Il s’agit de la dernière occasion pour générer des revenus supplémentaires pour les réalisateurs et les salles de cinéma tout en apportant satisfaction à ce secteur vital», selon M. Liebmann.