Quotas radio: filière musicale et radios reçues cette semaine au ministère de la Culture

420

Des représentants de la filière musicale puis des radios vont être reçus cette semaine au ministère de la Culture pour évoquer les nouvelles dispositions récemment votées à l’Assemblée sur les quotas de diffusion des chansons francophones à la radio.

Cette concertation en deux temps, mercredi avec la filière et jeudi avec les radios, doit permettre de «finaliser un texte» en vue du retour au Sénat, fin mai, du projet de loi sur la liberté de création, a-t-on indiqué mardi au ministère de la Culture.

Les représentants de la musique – artistes, producteurs et éditeurs – s’inquiètent d’un amendement voté le 21 mars lors de l’examen à l’Assemblée nationale en deuxième lecture de ce projet de loi.

Le dispositif initial, visant à durcir l’application des quotas francophones sur les radios en évitant que soient toujours diffusés les mêmes tubes, avait été un peu assoupli.

Les députés y ont en effet ajouté une modulation possible à la baisse des quotas pour les radios «qui prennent des engagements en matière de diversité musicale».

Cet assouplissement a inquiété la filière musicale, très attachée à ce système de quotas, imposant aux radios de diffuser 40% de chansons d’expression francophone.

La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs) rappelle ainsi «que les quotas sont vitaux». «Il ne peut être accepté d’affaiblir un dispositif qui est essentiel à la diversité culturelle et musicale dans notre pays depuis 20 ans», a ajouté l’organisme dans un communiqué publié après le vote des députés.

Le Snep, principal syndicat des producteurs, regrette pour sa part de ne pas voir été associé à cet amendement et mis «devant le fait accompli».

La ministre de la Culture, Audrey Azoulay, assure pour sa part «entend(re) les interrogations exprimées par une partie de la filière musicale sur le mécanisme particulier de modulation pour certaines radios prenant des engagements supplémentaires de diversité».

L’objectif du gouvernement, a-t-elle assuré dans un récent communiqué, reste de «renforcer le régime de quotas francophones en les rendant effectifs et contrôlés, de garantir plus de diversité des titres diffusés et de faire toute leur place aux jeunes talents et aux nouvelles productions».

Sur certaines radios, à l’heure actuelle, 10 titres francophones peuvent représenter jusqu’à 75 % des diffusions francophones mensuelles.