Rémy Pflimlin, une carrière au service des métiers de la presse, écrite et audiovisuelle

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Homme discret, Rémy Pflimlin, décédé samedi à l’âge de 62 ans, a présidé de 2010 à 2015 France Télévisions, point d’orgue d’une carrière entière au service des métiers de la presse, écrite et audiovisuelle. De Cyril Hanouna à Pierre Lescure, en passant par Marc-Olivier Fogiel, de nombreuses figures du PAF ont fait part de leur tristesse. En 2010, il avait été le 1er patron de l’audiovisuel public directement nommé par le président de la République, Nicolas Sarkozy à l’époque. Mais il avait échoué à obtenir le renouvellement de son mandat et cédé la présidence à Delphine Ernotte l’an dernier. A la tête de France Télévisions, Rémy Pflimlin avait notamment conclu une convention collective avec les syndicats, pris à bras le corps la question du numérique et entamé la fusion des rédactions de France 2 et de France 3. En 2014, quelques mois avant la fin de son mandat, le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait dressé un bilan mitigé de son action. Le CSA avait salué ses résultats en termes d’audiences et une «offre d’information abondante et de qualité», mais critiqué des fictions pas assez innovantes, des programmes trop proches de ceux du privé ou des programmes culturels relégués en fin de soirée. «Avec Rémy Pflimlin disparaît un homme qui aura consacré toute sa vie à la presse, aux médias et à l’information du public», a relevé la présidence de la République dans un communiqué, soulignant qu’il «contribua à moderniser» France Télévisions, «en développant son offre numérique». L’accession de M. Pflimlin à la tête de France TV aura été le couronnement de la carrière de ce diplômé d’HEC, passionné de musique et de culture. Né à Mulhouse le 17 février 1954, Rémy Pflimlin débute sa carrière à l’hebdomadaire «Jours de France». Il y est directeur de la publicité de 1979 à 1985, avant de rejoindre le quotidien régional strasbourgeois «Les Dernières Nouvelles d’Alsace» (DNA). En juin 1991, il est nommé DGA de la Société alsacienne de publications, éditrice du quotidien «L’Alsace», rival des DNA, dont il est président du directoire de 1993 à 1999. Cet homme discret, réputé extrêmement organisé et fidèle en amitié, prend alors d’importantes responsabilités au sein du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR). Il y exerce les fonctions de premier vice-président de 1997 à 1999. En 1999, sa carrière connaît un nouvel élan il est nommé DG de France 3. C’est sous sa houlette que la chaîne lancera de nouvelles initiatives comme le célèbre feuilleton quotidien au succès fulgurant, «Plus Belle la Vie». Il siège parallèlement au Conseil supérieur de l’Agence France-Presse. Rémy Pflimlin restera à France 3 jusqu’en 2005, année de l’arrivée de Patrick de Carolis à la tête de France TV, qui choisit ses hommes. Il devient alors, en janvier 2006, directeur général des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) rebaptisées Presstalis, la principale société chargée de la distribution de la presse. Cet homme de compromis travaille au sauvetage de l’entreprise, confrontée à une crise de gouvernance mais aussi aux difficultés des journaux et magazine français. «Aux NMPP, dont il ne connaissait pas la structure complexe, il a réussi à créer une relation de confiance, sans jamais braquer personne et tout en parvenant à ses fins», a confié un de ses collaborateurs. 

Passionné de musique contemporaine, Rémy Pflimlin a été président du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, mais aussi de Musica, festival international des musiques d’aujourd’hui de Strasbourg. Il ne dédaignait pas pour autant les concerts de chanteurs plus contemporains. Son nom avait été régulièrement avancé pour la présidence d’ARTE, la chaîne culturelle franco-allemande. Marié et père de 4 enfants, Rémy Pflimlin avait été nommé conseiller d’Etat en service extraordinaire en 2015.