Rémy PFLIMLIN Président-directeur général de France Télévisions

469

Quel regard portez-vous sur les audiences réalisées par France TV la saison précédente ?
REMY PFLIMLIN
«Sur le plan des audiences, nous avons eu une année contrastée. D’un côté, France 4 et France 5 «grandissent» et «fidélisent» leur public, et d’autre part, France 2 et France 3 ont connu des hauts et des bas, à l’image des grandes chaînes historiques en France et dans le monde. […] Aujourd’hui nous devons pouvoir prendre des risques, […] jouer la différence et ne pas être obnubilé par cette question d’audience, tout en demeurant un groupe puissant».
Quel bilan pour l’été 2011 ?
REMY PFLIMLIN
«Cet été, nous avons lancé une trentaine de nouveaux programmes. Certains ont fonctionné et d’autres non. Nous devons en tirer les conséquences. […] Cela fait partie de la vie de la télévision publique telle que je l’envisage, c’est-à-dire une télévision qui prend des risques, qui innove et qui essaie de se développer. Cet été, nous avons réalisé une très bonne audience sur l’ensemble de nos journaux d’information sur France 2 et France 3, à l’image de ce qui s’est passé toute l’année sur l’information. Sans oublier le succès des événements sportifs […] et le développement du spectacle vivant».
Une réflexion stratégique a-t-elle été menée concernant les perspectives de France Télévisions ?
REMY PFLIMLIN
«Durant les 12 derniers mois, et avant de travailler sur les programmes de la rentrée, nous avons du définir ce qu’était notre vision du service public. Cette réflexion est intervenue à un moment où le paysage audiovisuel est en train de changer de façon considérable. Cette vision, nous l’avons définie avec mes collaborateurs les plus proches».
Comment comptez-vous mettre en oeuvre cette réflexion stratégique ?
REMY PFLIMLIN
«Le service public doit d’abord s’adresser à tous les Français, quel que soit leur origine, leur lieu d’habitation ou leur formation. Nous devons nous attacher à intéresser tous nos concitoyens afin de créer du lien. La fonction du service public – et c’est bien ce qui le différencie d’une chaîne privée – est de créer du lien, de créer des ponts et de faire en sorte qu’il existe de l’imaginaire collectif. Ce travail, nous devons le faire en tissant une relation de confiance avec nos téléspectateurs. […] Pour définir cette relation de confiance, il y a deux axes fondamentaux : l’information et la création. […] Cette vision stratégique se traduit aussi par une signature qui sera celle de la campagne de communication que nous venons de lancer : «France Télévisions: Créer pour Partager».
Quels sont les objectifs de chacune des antennes du service public ?
REMY PFLIMLIN
«Il faut que l’offre de nos chaînes soit complémentaire, mais que chacune ait une personnalité différente afin de toucher tous les publics. France 2 est la chaîne de l’actualité, inscrite dans son temps. Elle doit fédérer largement, être une référence au sein des familles. France 3 est la chaîne de la proximité, du bien commun, de l’histoire commune […] avec un développement de près de + de 40% de ses programmes régionaux par rapport à ce qui existait jusqu’à présent. France 4 est la chaîne de la jeunesse qui s’adresse aux 20 – 30 ans. France 5, chaîne du décryptage, de la curiosité, du documentaire, s’ouvre à de nouveaux horizons et permet de comprendre le monde dans lequel nous sommes. France Ô est maintenant installée sur la télévision numérique et s’ouvre aux cultures du monde. Les 1ères sont les chaînes d’Outre-mer qui fédèrent autour de la proximité et des projets qu’elles développent sur leur territoire»
Souhaitez-vous élargir ou rajeunir l’audience de France TV ?
REMY PFLIMLIN
«Nous devons élargir nos publics. J’ai souvent été mal compris, je ne souhaite pas rajeunir les téléspectateurs mais élargir le public. […] Pour cela, il faut innover en permanence, c’est-à-dire trouver de nouvelles écritures et de nouveaux champs d’action qui nous permettent de toucher cette population qui ne regarde pas ou peu France TV. Ma 2ème priorité est de faire en sorte que France TV soit à l’image de la société».
Combien de nouveaux programmes lancez-vous à la rentrée ?
REMY PFLIMLIN
«Sur l’ensemble de nos chaînes, 100 nouveaux programmes nationaux, régionaux, et d’Outre-mer, seront lancés pour la rentrée de septembre. […] Nous accueillerons aussi une trentaine de nouveaux visages qui nous permettront d’aller vers cette France plus diverse que nous souhaitons, l’élément clé de notre politique».
Quels sont les budgets de France TV ?
REMY PFLIMLIN
«La création est un élément clé pour France Télévisions. Sur le plan financier, nous allons consacrer 20% de ses revenus à la création, c’est-à-dire 420M€ dans l’année à venir. […] Dans le détails, France 2 a un coût de grille de 810 M€, France3 de 820 M€, France 4 de 45 M€, France 5 de 145 M€, France Ô de 28 M€ et 1ères de 180 M€».