Renaud LE VAN KIM

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Quelle logistique a été mise en place pour descendre «Le Grand Journal» au Festival de Cannes ?

Renaud LE VAN KIM

Cela représente entre 480 et 500 personnes cette année. Nous avons affrété un train pour l’équipe. C’est avant tout beaucoup de logistique, d’organisation, de navettes et d’hôtels,… Bref, c’est de l’agencement. Ma plus grosse crainte technique ?  Que le plateau s’enfonce dans la dune de sable ! …

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Comment renouvelle-t-on éditorialement un tel barnum?

Renaud LE VAN KIM

Le renouvellement est permanent. Cela fait une vingtaine d’années que je produis les cérémonies de clôture et d’ouverture du Festival de Cannes. J’entame aussi ma 11ème année en tant que producteur du «Grand Journal» à Cannes. Quant au renouvellement, il est naturel. Le Festival bouge et les enjeux ne sont jamais les mêmes. Nous essayons d’enclencher de nouvelles choses qui se traduisent par de nouveaux intervenants, de nouveaux humoristes et de nouvelles chroniques.

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Votre enjeu de producteur est-il de redynamiser la machine «Grand Journal» ?

Renaud LE VAN KIM

Il n’y a pas de problèmes de dynamique. Les journalistes médias ont souvent tendance à se concentrer sur le filtre quantitatif, et plus du tout sur le qualitatif. C’est exactement comme si les journalistes cinéma au Festival de Cannes ne parlaient que de films au box-office. L’enjeu que me donne Canal+ n’est pas celui de l’audience. «Le Grand Journal» est une émission dont la réussite en termes d’audiences est liée au traitement de l’actualité. Et nous avons fait le choix cette année de ne traiter que de l’actualité du cinéma. C’est un choix tranché, cohérent avec Canal+, chaîne du cinéma.

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Comment analysez-vous la baisse des audiences du «Grand Journal» pendant le Festival ?

Renaud LE VAN KIM

Je ne passe pas mon temps à analyser les baisses d’audience. On passe surtout notre temps à fabriquer des émissions. Mais objectivement, le cinéma ou tout du moins la culture n’est pas un sujet central dans l’actualité quotidienne des Français, même s’il y a un fort sentiment de nationalisme culturel. Il peut y avoir – sans doute – un sentiment d’exclusion lorsque l’on parle d’un cinéma que les gens n’ont pas vu. Mais c’est le propre de la promotion cinématographique. Enfin, au «Grand Journal», nous célébrons des films qui ont eu un écho qualitatif et/ou quantitatif. Notre émission, et Canal+ plus généralement, ont un rôle de prescripteur dans le paysage culturel en France.

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Peut-on espérer plus de modernité pour les cérémonies d’ouverture et de clôture ?

Renaud LE VAN KIM

Bien sûr ! L’enjeu de modernité est important. Nous préparons les cérémonies de manière très étroite avec Pierre Lescure et Thierry Frémaux, respectivement Président et Délégué général du Festival de Cannes. C’est à la fois la captation d’un événement qui préexiste mais c’est aussi une coproduction en termes de mise en scène. S’il y a bien quelque chose qui va fortement changer, c’est la perception de la cérémonie de clôture qui a pour ambition de présenter autre chose que le simple engrenage de récompenses.

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Vous inspirez-vous de ce que font les Américains, assez référents en termes de cérémonies ?

Renaud LE VAN KIM

Je ne dirais pas que les Américains sont les plus référents, mais plutôt les Anglais. A 90%, les cérémonies de remises de prix sont faites par un collège électoral de membres. Le particularisme de Cannes est quasi unique car c’est un jury d’une dizaine de personnes. Notre travail est de capter la soirée, de caster des artistes qui viennent du monde entier pour remettre les prix, et de présenter quelque chose de plus inédit tout autour. Il n’y a pas d’équivalent ailleurs.

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De bons présages pour la rentrée ?

Renaud LE VAN KIM

Oui, la saison se présente bien. Nous avons démarré avec Canal+ des discussions sur la tranche que je produis.