Sahar BAGHERY, Directrice du pôle Formats et Contenus TV internationaux d’Eurodata TV Worldwide

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Alors que le MIPCOM vient d’ouvrir ses portes à Cannes, intéressons-nous aux dernières mutations du paysage audiovisuel. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Sahar BAGHERY, Directrice du pôle Formats et Contenus TV internationaux d’Eurodata TV Worldwide.

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Nouveaux entrants, évolutions et mutations, comment analysez-vous la transformation du paysage audiovisuel ? 

Sahar BAGHERY

Tout d’abord, il existe un tournant en matière de distribution. Les plateformes «Over The Top» et de «S-VOD» sont de plus en plus nombreuses sur le marché. Elles influent indubitablement sur la production de contenus. A l’instar de Netflix, ces acteurs conçoivent leur propre matière audiovisuelle tout en scellant des partenariats avec des chaînes traditionnelles. A ce titre, la plateforme Hulu (qui appartient à Disney, FOX, NBCUniversal) distribue 2.000 programmes du catalogue BBC. En total complémentarité, Hulu et BBC ont communément créé une série originale, «The Wrong Mans». Amazon, quant à elle, a négocié les droits exclusifs online de la série «Extant» (actuellement diffusée sur M6, ndlr). Ce type d’opérations augmente la visibilité du catalogue des chaînes et génère ainsi des revenus supplémentaires. Les consoles XBox (Microsoft) et Playstation (Sony) ne sont pas en reste dans le domaine de la création de contenus. CanalPlay deviendra aussi producteur de séries avec Studio Bagel.

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Face à cette mutation, comment réagissent producteurs et diffuseurs ?

Sahar BAGHERY

En réponse à cette mutation, producteurs et diffuseurs misent sur de nouvelles expériences et de nouvelles plateformes : Instagram, Tumblr, ainsi que des applications mobiles qui s’adressent à un public spécifique. Alors que «Snapchat» (appli de photos éphémères) s’adresse aux jeunes femmes de moins de 25 ans, «Tinder» (appli de dating) se focalise sur les jeunes hommes. Ces plateformes sont utilisées par des chaînes qui veulent promouvoir leur programme tout en ciblant leur public.  

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Quelles sont les grandes tendances qui se dégagent en fiction et en animation ?

Sahar BAGHERY

Le storytelling s’inscrit fortement dans les fictions TV adaptées d’œuvres littéraires que le téléspectateur peut s’approprier rapidement. Présentée au MIPCOM, la série «The Book of Negroes» est l’adaptation du roman de Lawrence Hill. Dans un autre genre, la série HBO «The Leftovers», basée sur le roman de Tom Perrotta, a multiplié par 6 la moyenne de la case sur les 18-34 ans. En animation, le «reboot»  est aussi une tendance qui s’est confirmée. Les cas le plus récents sont «Peanuts» (France Télévisions) ou encore «Star Wars Rebels» (Disney XD). Exposer ces séries auprès d’un jeune public quelques mois avant la sortie au cinéma des films «Peanuts» ou «Star Wars 7», est une astucieuse logique de promotion. 

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Des divertissements TV prometteurs ont-ils été repérés pour le MIPCOM ?

Sahar BAGHERY

Il y a «The People’s Choice», le nouveau format interactif de TF1 Production et Armoza. Dans ce format, participants et téléspectateurs répondent à un quizz en temps réel. Ce type de format mélange le vote interactif et le partage des gains. Le téléspectateur devient générateur de contenus. C’est le cas aussi d’«Anarchy» pour France 4 ou encore de «#Whatsnext», le 1er Twitter-Drama en Australie. Autre tendance, les vrais-faux documentaires qui font la part belle aux faux témoignages pour créer le buzz. C’est le cas d’«Operación Palace», un faux documentaire espagnol de la chaîne Sexta.