Samsung: une cour d’appel sud-coréenne donne raison à des actionnaires minoritaires

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Une cour d’appel sud-coréenne a estimé mardi qu’une fusion contestée entre deux entités du géant sud-coréen Samsung avait lésé les actionnaires minoritaires et ordonné qu’ils perçoivent davantage d’argent. La Haute cour de Séoul est revenue sur le jugement d’un tribunal de première instance qui avait rejeté les plaintes des actionnaires en question. Aux termes de cette opération menée en juillet 2015 estimée à huit milliards de dollars, Cheil Industries (ex-Everland), la holding de fait du groupe, avait racheté C&T, filiale de Samsung présente dans les secteurs du commerce et de la construction. Un nombre non négligeable d’actionnaires de C&T s’étaient opposés avec force à cette fusion, sous la houlette du fonds spéculatif américain Elliott Associates. Elliott, deuxième actionnaire de C&T, faisait valoir que l’opération sous-évaluait la valeur de la compagnie au détriment de ses actionnaires. La Haute cour a jugé que cinq actionnaires ayant porté plainte contre C&T pour réclamer plus d’argent devaient se voir octroyer 66.602 wons (55,92 dollars) pour chaque action C&T détenue avant la fusion, contre les 57.234 wons proposés. «La décision de la cour est contraire à d’autres décisions dans des affaires similaires», a réagi Samsung dans un communiqué. Le sud-coréen a annoncé un appel auprès de la Cour suprême. Cette fusion était destinée à renforcer l’emprise de la famille Lee, la famille fondatrice du conglomérat, sur la constellation Samsung en prévision du retrait du patriarche Lee Kun-Hee, à la santé vacillante. Le camp anti-fusion a perdu mais sa campagne virulente a représenté une révolution en Corée du Sud où les grands corporations familiales, les fameux «chaebol», sont habituées à manoeuvrer sans aucun égard pour l’actionnariat marginal.