Sandrine TREINER (France Culture) : «L’une de mes priorités : affilier la radio à tous les grands événements liés aux livres»

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Sandrine TREINER, Directrice de France Culture

Du 17 au 20 mars 2015, France Culture propose 4 jours d’émissions en direct du Salon du Livre, Porte de Versailles. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Sandrine TREINER, Directrice de France Culture qui réaffirme le positionnement éditorial de l’antenne et évoque les changements en cours.

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La relation entre France Culture et l’univers littéraire est-elle naturelle ? Quelle est votre ambition en la matière ?

Sandrine TREINER

La littérature a un lien permanent avec France Culture. Nous partageons l’art du récit. A travers des modes de narration diversifiés et assumés, notre radio raconte la culture, les savoirs et l’actualité. La littérature est aussi très présente à l’antenne à travers nos fictions quotidiennes. Elle est aussi traitée au fil de l’eau dans les émissions de culture généraliste ou dans le programme de Christophe Ono-dit-Biot. Depuis janvier, j’ai également ajouté un nouveau rendez-vous quotidien consacré au patrimoine mondial de la littérature. L’une de mes priorités est d’affilier France Culture à tous les grands événements liés aux livres et à la littérature. Nos partenariats éditoriaux ont été développés dans ce sens.

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Vos choix stratégiques sur France Culture s’inscrivent-ils dans la continuité?

Sandrine TREINER

Les changements interviennent en cohérence avec l’identité de la chaîne. Et la radio se développe au-dessus de 2 points d’audience, ce qui est épatant. C’est une évolution de 25 à 30% de notre auditoire en 5-6 ans. Pour attirer un nouveau public, nous devons naturellement renouveler les producteurs et les voix à l’antenne. C’est ce que nous faisons. Un autre de nos axes de développement est de travailler avec le public des étudiants. Enfin, concernant notre ambition sur le digital, un nouveau site a été lancé le 25 janvier dernier. Notre volonté est de faire revivre la bibliothèque sonore de France Culture. C’est une sorte de Netflix des savoirs avec des séries d’émissions que nous proposons au fil de l’actualité.

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Plus que jamais, France Culture est-elle une radio d’experts ?

Sandrine TREINER

J’aimerais que France Culture provoque la rencontre des curieux avec les savoirs et les imaginaires. Cet été, nous proposerons des séries qui auront pour objectifs de répondre à tous les appétits. Dans «Les Nouveaux chemins de la connaissance», on emprunte déjà de nouvelles voies pour mettre en connexion les curieux et les philosophes.

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France Culture se revendique toujours comme la chaîne de la connaissance…

Sandrine TREINER

Oui, nous sommes capables de mettre en connexion le monde de la réalité quotidienne, le secteur de la culture et celui des savoirs. Ces domaines se parlent entre eux. C’est exactement ce que nous faisons à travers les forums «L’année vue par…» que nous avons créés à la Sorbonne, à Paris.

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Le traitement de la culture dite populaire peut-elle vous intéresser ?

Sandrine TREINER

Oui, ça m’intéresse beaucoup. Comme dit le slogan : «France Culture, c’est pour vous!». Ce serait du populisme ou de l’élitisme que nous en tenir à une forme de culture. En tant que radio de service public, nous devons être capables d’aiguiser la curiosité d’un public susceptible de nous écouter. Sur l’ensemble du territoire, notre antenne touche non seulement les classes moyennes, les catégories des artisans, des professions intermédiaires mais aussi des CSP+.  France Culture est une forme d’université populaire gratuite et ouverte à tous. De fait, nous sommes écoutés par un public beaucoup plus populaire qu’on ne le croit. La moyenne d’âge de notre auditeur est de 56-57 ans.