Sang neuf et vétérans du 7eme art partagent l’affiche à Cannes

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Sang neuf et vétérans du 7eme art partagent l’affiche cette année à Cannes et près de 60 ans séparent deux aspirants à la Palme d’or: le prodige canadien Xavier Dolan, 25 ans, chouchou du festival, et la légende vivante Jean-Luc Godard, 83 ans, jamais récompensé. Xavier Dolan a beau être le benjamin de la compétition, il fait figure d’habitué à Cannes, où il s’est révélé au monde il y a cinq ans. Acteur, réalisateur, scénariste et monteur à la fois, le Montréalais a 20 ans, en 2009, lorsque le monde découvre sa tignasse bouclée sur la Croisette où il est venu présenter son premier film, «J’ai tué ma mère». Le film, qui passe à la loupe la relation tumultueuse entre un adolescent gay et sa mère, décroche 3 prix à la Quinzaine des réalisateurs. Cinq ans plus tard, et autant de films à son actif, il revient avec «Mommy». Un aboutissement logique pour cet artiste déjà rompu à la grand-messe du cinéma mondial: en 2010 son 2ème film, «Les Amours imaginaires», avait reçu le prix de la jeunesse et 2 ans plus tard il figurait dans la sélection Un certain regard pour «Laurence Anyways», avec Melvil  Poupaud, bouleversant dans le rôle d’un homme qui devient femme. Autre enfant terrible du 7eme art, vénéré ou détesté, Jean-Luc Godard est entré depuis longtemps dans la légende comme chef de file de la Nouvelle Vague qui révolutionna l’histoire du cinéma, avec des films comme «A bout de souffle» (1959) et le «Mépris» (1963). A son actif, une cinquantaine d’oeuvres – fictions, vidéos, films militants – volontiers iconoclastes, souvent marquées par la provocation, qui lui vaudront un Oscar d’honneur en 2010. Jamais récompensé à Cannes, il y présente cette année «Adieu au langage».