Les séries, un genre fort challengé

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Le Scripted Series Report 2016 revient sur la forte présence des séries sur nos écrans. Pour fédérer un public volatil, les chaînes misent sur les fictions locales et les adaptations. Elles coopèrent également de plus en plus avec les plateformes de SVOD pour offrir des contenus innovants et multiplier les fenêtres d’exposition. «Les vrais hits internationaux sont de moins en moins nombreux dans les palmarès nationaux», constate Avril Blondelot, Responsable des Etudes Internationales chez Eurodata TV Worldwide. «Toutefois, l’international joue un rôle important dans le développement des séries locales. Un nombre croissant de nouvelles séries sont adaptées de formats étrangers», précise Léa Besson, Consultant Media. Les 103 chaînes étudiées dans le Scripted Series Report 2016 consacrent en moyenne 32% de leur programmation de Prime aux séries: une stratégie gagnante puisque le genre augmente la part d’audience moyenne du Prime Time de la majorité des chaînes. Toutefois le volume a tendance à diminuer, tout comme la performance moyenne du genre. 

Les séries locales comptent parmi les meilleurs succès du genre. Elles représentent pas moins de 84% des tops 15 en Prime. Les imports et par conséquent les hits internationaux sont moins nombreux dans les classements des meilleurs programmes. Malgré tout, la diffusion de ces imports reste une stratégie gagnante pour les chaînes challengers. A titre d’exemple, «The X-files» (20th Century Fox Television Distribution) a réussi à se placer dans les tops d’M6 (France), Pro7 (Allemagne), TV3 (Suède) et Channel 5 (Royaume-Uni). Les imports américains sont challengés par les imports de séries issus de pays plus proches géographiquement. Ces derniers occupent une place encore marginale dans les grilles : 15% des chaînes étudiées diffusent une part importante de ces imports en prime time. Ils constituent surtout une alternative intéressante pour les petits marchés et plus petites chaînes. 

En plus d’être disponible plus longtemps grâce au rattrapage, une série est maintenant davantage disponible sur différentes plateformes dans un même pays. Les acteurs traditionnels et les plateformes OTT jouent avec les différents fenêtrages possibles pour leurs contenus. La stratégie multiplateformes est souvent gagnante. A titre d’exemple, «Zwarte Tulp» (NL Film), une nouveauté de la saison 2015-16 pour RTL4, compte parmi les succès aux Pays-Bas auprès du public âgé de 6 ans et plus (#10) et de la cible commerciale (meilleur lancement de la saison). 5 mois avant son lancement sur la première chaîne du groupe RTL, la série avait été précédemment diffusée sur Videoland, plateforme SVOD du même groupe. La série «Black Widows» (DRG), quant à elle, a été diffusée en simultané sur les chaînes TV3 du groupe MTG en Suède et Danemark mais aussi sur la plateforme SVOD du groupe. Elle fait partie du top 3 de la chaîne dans les deux pays. Les exemples de collaboration entre la télévision et les services de SVOD se multiplient. Que ce soit pour réduire les coûts de production, accroître la base de téléspectateurs ou la visibilité internationale de leurs contenus et remplir leurs grilles et catalogues, des acteurs issus de groupes différents collaborent en distribution ou en production. A titre d’exemple, la série «Narcos» a été récemment diffusée sur Univision aux US après la diffusion sur Netflix. Parmi les séries à venir, «El Chapo» sera coproduit par Netflix et Univision et Britannia (Sky Vision) sera une coproduction Sky/Amazon.