SFR abandonne son plan «fibrer la France»

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Le PDG de SFR Group a confirmé mercredi devant les députés l’abandon du plan d’équipement de 100% du territoire en fibre internet par l’opérateur présenté l’été dernier mais réaffirmé sa volonté de participer au déploiement en cours. Alain Weill, nouveau dirigeant de cette filiale du groupe de médias et télécoms Altice, a justifié, lors d’une audition par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, l’abandon du plan «fibrer la France» présenté par son prédécesseur Michel Combes, par «les difficultés dans nos relations avec les collectivités». «Nous avons préféré revenir à un modèle plus traditionnel pour mieux travailler avec les collectivités» en participant notamment à l’ensemble des appels d’offre sur les réseaux d’initiative publique (RIP), a précisé le PDG de SFR. M. Weill confirmait ainsi les propos du secrétaire général de l’opérateur, Régis Turrini, mardi lors d’un échange entre les collectivités territoriales, les opérateurs et l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Ce dernier avait évoqué un «changement de doctrine» pour justifier le choix de SFR Group. Le groupe avait annoncé début juillet son intention de «fibrer l’intégralité du territoire» d’ici à 2025 «sans argent public», ajoutant que cet objectif ne nécessiterait pas d’augmenter son niveau d’investissement actuel en infrastructures. «Nous avions annoncé vouloir fibrer la France, sans argent public, cette volonté existe toujours», a rappelé le PDG mercredi. Mais, depuis, le groupe, confronté en novembre à une chute de plus de 50% du cours de sa maison-mère Altice depuis la publication des résultats du 3T sur fond d’endettement massif, a changé de direction, et revu sa stratégie afin de se concentrer sur la rétention de ses clients. «Nous avons révisé nos ambitions mais nous allons continuer à fibrer, nous investissons 2,3 milliards d’euros dans nos réseaux et nous poursuivrons. Le fibrage est largement terminé sur la zone dense et nous serons au rendez-vous sur la zone AMII» (zone moyennement dense, NDLR), a insisté M. Turrini, également présent devant les députés.