e PDG de l’opérateur télécoms SFR, Michel Combes, a annoncé jeudi aux salariés, dans un courriel interne, l’arrivée d’Armando Pereira au poste de directeur général délégué chargé des opérations du pôle télécoms du groupe. La nomination de M. Pereira, également actionnaire de la maison-mère de SFR, le groupe Altice dont il a accompagné le développement aux côtés de Patrick Drahi, intervient deux semaines après le départ «pour raisons personnelles» du directeur général Michel Paulin. «Armando (Pereira) occupera pour les prochains mois le poste de directeur général délégué du pôle télécom, en charge des opérations», selon le courriel envoyé par Michel Combes aux salariés de SFR qui confirme une information de «La Tribune».
Le nouveau directeur général délégué aura notamment la charge de mettre en oeuvre le déploiement sur 100% du territoire d’un réseau fibré promis durant l’été par l’opérateur. L’annonce de la nomination de M. Pereira a parallèlement été faite mercredi matin en comité central d’entreprise. Il s’agit d’une «mission transitoire» dont la durée n’a pas été précisée, selon une source syndicale. Dans une déclaration lue en CCE, les élus ont «pris acte» de la nomination de M. Pereira, tout en «regrettant le caractère tardif de cette régularisation». «Il n’était pas admissible pour la gouvernance d’un groupe tel que le nôtre qu’un de ses actionnaires puisse intervenir dans la gestion quotidienne (…) sans mandat clair et sans aucune responsabilité juridique», soulignent les élus. Toutefois cette désignation «suscite des interrogations et inquiétudes fortes (…) Chacun sait que de droit c’est par une fictivité juridique que hiérarchiquement M. Pereira dépendra de M. Combes». Notant que la «dyarchie» à la tête de l’entreprise depuis quelques années est «source de conflits et de divergences dans les choix stratégiques et opérationnels qui déstabilisent gravement les salariés», les élus soulignent aussi qu’elle «met en oeuvre un management par la terreur». Ils demandent donc à M. Pereira de «réinstaller la confiance à tous les niveaux». Lors du dernier CCE, le 13 septembre, les élus avaient souligné que le départ «précipité» de Michel Paulin apparaissait lié «à l’existence d’un «shadow cabinet» qui installe son pouvoir avec une violence managériale inouïe».
Partenaire de longue date de Patrick Drahi, Armando Pereira, autodidacte arrivé en France à l’âge de 14 ans, a participé au développement du groupe Altice depuis 2002, dont il est actionnaire à hauteur de 20%. Il s’agit du sixième dirigeant de l’opérateur sur les cinq dernières années. Depuis son rachat en 2014, l’opérateur s’est engagé dans un modèle de convergence entre télécoms et contenus, marqué par la prise de contrôle par SFR de Groupe News Participation, qui regroupe les actifs de NextRadioTV, dont BFMTV et RMC, autorisée en juin par l’Autorité de la concurrence.
