Soutien accru à l’audiovisuel via une réduction fiscale, au grand dam de la droite

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Les députés ont voté jeudi, au grand dam de la droite, un amendement socialiste au projet de budget 2017 destiné à soutenir davantage les investissements dans l’audiovisuel et le cinéma, via les Sofica. L’amendement, déjà voté en commission la semaine dernière, prévoit une réduction fiscale accrue liée à la souscription de parts des Sofica (sociétés qui collectent des fonds auprès de particuliers et les investissent dans le cinéma), «lorsque celles-ci investissent au moins 10% de leurs investissements» vers les séries, documentaires ou fictions notamment.  Dans ces domaines, «la France souffre encore d’un déficit d’initiatives par rapport à ses voisins européens, sans même évoquer l’écrasante offre américaine», selon les signataires de l’amendement, dont le président du groupe Bruno Le Roux, le président de la commission des Affaires culturelles Patrick Bloche, mais aussi Karine Berger, Marcel Rogemont, Pierre-Alain Muet. L’objectif est également de favoriser l’investissement des oeuvres audiovisuelles ou cinématographiques s’engageant à une diffusion à l’international. Trouvant «curieux» que cet amendement se trouve dans le volet recettes du projet de loi finances, le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert s’y est montré défavorable, pour cette raison. La LR Marie-Christine Dalloz a dénoncé une «vision» de la gauche où «l’industrie est noble dès lors qu’il s’agit de culture et de cinéma, mais dès qu’il s’agit de biens et de production, à condamner». Après avoir «piqué un coup de sang l’an dernier» contre cette niche fiscale, le centriste Charles de Courson a renchéri: «les ouvriers du textile, de la métallurgie, ont peut-être le droit d’être soutenus». Seul «un petit milieu parisien de 3.000 personnes en bénéficie», a aussi lancé cet élu de la Marne. «Moi, je n’oppose pas les industries les unes aux autres», a riposté un peu plus tard le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, plaidant que «l’industrie du cinéma aurait pu disparaître» en France sans aide vu les possibilités de délocalisation. «Les seuls pays qui ont su maintenir un cinéma sont les Etats-Unis et la France grâce à tous nos dispositifs», a aussi plaidé Pierre-Alain Muet. Le mécanisme actuel des Sofica représentait 21 millions d’euros de dépenses fiscales en 2016. Cet amendement devrait ajouter de 7 à 8 millions d’euros de dépenses, selon le rapporteur général du Budget Valérie Rabault (PS).