Sud Radio souhaite devenir une grande généraliste

385

La radio toulousaine Sud Radio a déménagé à Paris à la rentrée et cherche à devenir une grande généraliste avec une matinale, des plages de libre antenne l’après-midi et de grandes voix, a annoncé sa direction jeudi.

Plusieurs personnalités ont rejoint l’antenne: la polémiste Natacha Polony présente une chronique à 07H20, la chanteuse Liane Foly anime deux heures de libre antenne l’après-midi, Brigitte Lahaie a repris l’année dernière une émission semblable à celle qu’elle animait sur RMC, consacrée à l’amour et à la sexualité.

A 08H10, c’est l’ex-député et conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, qui donne sa vision de l’actualité, pour «pousser les gens à débattre», a-t-il déclaré.

L’ancien chroniqueur politique d’iTELE, Michaël Darmon, tient aussi une chronique. Patrick Roger, ancien rédacteur en chef de la matinale de France Inter passé aussi par BFMTV et Europe 1, est aux commandes de la matinale (7-10h).

Les derniers salariés de la radio encore présents près de Toulouse ont rejoint le siège parisien à l’été.

«C’est une radio qui revient de loin et donne la parole à ceux qui ont des choses intéressantes à dire», a souligné Didier Maïsto, le PDG de Fiducial Médias (éditeur du magazine Lyon Capitale), qui a racheté la radio en 2013 et affirme avoir investi des sommes «importantes» pour la développer.

Le weekend, la radio reprend des accents méridionaux en couvrant largement l’actualité du rugby avec l’ancien spécialiste de Canal+, François Trillo. Le groupe Fiducial, spécialisé dans les services aux entreprises, est par ailleurs actionnaire du Stade Toulousain.

La radio a un fort «handicap», reconnaît son président: elle n’a que 70 fréquences FM, à Paris et dans le sud de la France, contre 640 pour France Inter, 288 pour RTL ou 273 pour RMC. Son audience moyenne n’apparaît pas dans les classements de Médiamétrie car elle ne dépasse pas les 1%. Une procédure judiciaire est en cours contre l’institut, a confirmé Médiamétrie.

«On sait que (notre développement) prendra du temps, on n’est pas des magiciens (…) Quand vous rachetez une radio il faut dix ans pour voir le bout du tunnel», a déclaré Didier Maïsto.

A midi, Sud Radio a confié une heure de libre antenne à l’expérimenté André Bercoff, journaliste qui publie dans Valeurs Actuelles ou sur le site Boulevard Voltaire, et qui n’aura «pas peur d’être clivant», a-t-il assuré. Le journaliste regrette de son côté «une tendance au consensus mou, à l’autocensure» dans la société.

«L’idée est de faire réagir les gens, on est face à une crise de la représentation», a déclaré Didier Maïsto. «On veut être le bon sens populaire mais pas aller dans le populisme», a expliqué le PDG, soulignant qu’il ne voulait «pas marquer la radio à droite ou à gauche».