Tiphaine GAUCHET, Directrice de production chez Studio 89
Programme phare de M6, «Top Chef» (Studio 89) célèbre ce mercredi soir son 100ème numéro. Focus sur la mécanique du concours culinaire qui fait les belles heures de la Six depuis 9 saisons. Interview avec Tiphaine GAUCHET, Directrice de production chez Studio 89.
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«Top Chef», un format sans cesse renouvelé ?
Tiphaine GAUCHET
Adaptation d’un format américain, «Top Chef» a été beaucoup réécrit avec l’accord de NBC, le détenteur du programme. Tous les ans, nous leur faisons un topo de la saison à venir. «Top Chef» est un format de 45’ aux États-Unis. En France, nous prenons plus de temps pour raconter les choses dans la mesure où la gastronomie française est différente de la cuisine américaine. Tous les ans, nous renouvelons le format. Nous apportons de nouvelles épreuves. Au fil des saisons, nous avons changé le jury et la manière de raconter le programme. Les chefs en voix off analysent aujourd’hui la cuisine, épaulent les candidats et apportent leur expertise. A chaque fois, nous tentons de coller à la réalité du monde de la gastronomie. Typiquement, la venue des chefs en cuisine dès la saison 6 est quelque chose que l’on a imaginé pour plus de proximité. Aujourd’hui, ils coopèrent avec les candidats et forment leur brigade.
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Le renouvellement passe-t-il aussi par le montage ?
Tiphaine GAUCHET
Absolument ! Les 1ères saisons de «Top Chef» étaient assez pures. Les candidats racontaient leurs recettes, livraient leurs ressentis avec très peu de voix off. A partir de la saison 6, nous avons voulu raconter «Top Chef» d’une autre manière, pour coller toujours plus à l’esprit selon lequel les chefs accompagnent les candidats. Par leurs propres voix, ils racontent l’histoire des participants et l’analysent au fur et à mesure. Les téléspectateurs ont des clés pour décrypter les plats. Cela amène de l’humeur et du ressenti. Depuis 2010, les plans de caméra sont plus précis, au cœur des assiettes et au fond des casseroles. Cela apporte encore plus de réalité dans la captation.
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Il y a une véritable affluence pour participer à «Top Chef»…
Tiphaine GAUCHET
Tous les ans, nous avons des candidatures spontanées ainsi que des profils que nous allons chercher. 133 candidats ont participé à «Top Chef» depuis sa création. Cette émission est un accélérateur de carrière. Certains cuisiniers ont décroché depuis une à deux étoiles. Ces candidats marquent aujourd’hui la gastronomie. Pour célébrer le 100ème épisode de «Top Chef», les 7 candidats encore en compétition vont avoir deux épreuves exceptionnelles pour tenter de se qualifier. Pour la première épreuve dans l’humeur et la légèreté, les candidats vont devoir cuisiner les produits de la mer avec des commis spéciaux : Eric-Antoine, David Ginola, Julia Vignali, Ophélie Meunier, Marianne James et Mac Lesggy.
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Et en matière de production ?
Tiphaine GAUCHET
Nous avons un partenaire, Pomona, qui nous livre les produits que l’on commande au préalable en fonction des thématiques des épreuves. Au cas par cas, nous pouvons aussi passer par d’autres biais. Nous avons près de 500 kg de denrées alimentaires par émission (pour trois épreuves) sachant que nous tournons entre 2 et 3 émissions par semaine. En moyenne, nous reversons 700 kg de produits à la Croix-Rouge par semaine. Ils viennent récupérer ce que nous n’avons pas utilisé.
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Des cuisiniers de renom ont critiqué «Top Chef». Est-ce justifié ?
Tiphaine GAUCHET
C’est leur avis. Je n’ai pas de jugement à porter sur cela. Quand on voit tous les grands chefs qui sont ravis de venir nous voir, de Joël Robuchon à Marc Veyrat, leur critique n’entache pas le programme. «Top Chef» est largement reconnu par la profession.
