T. MASCLOT (Web Program Festival) : «La réalité virtuelle est le format qui va tirer son épingle du jeu en 2017»

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Thierry MASCLOT, Président du Web Program Festival & Rédacteur en Chef de «Télé-Loisirs»

Prisma Media et la marque «Télé-Loisirs» organisent ce mardi 21 mars, au Forum des Images à Paris, la 8ème édition du Web Program Festival dédié au meilleur de la production vidéo digitale. Détails du rendez-vous avec Thierry MASCLOT, Président du Web Program Festival & Rédacteur en Chef de «Télé-Loisirs».

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Prisma Media, par l’intermédiaire de «Télé-Loisirs», a repris la direction du Web Program Festival. Quelle en est aujourd’hui sa vocation ?

Thierry MASCLOT

L’intérêt de ce festival est de détecter non seulement les talents mais aussi de les récompenser à travers les meilleurs formats vidéo de l’année. Notre souhait est d’encourager la création et l’innovation vidéo tout en accompagnant les talents à se développer. Pour cela, les lauréats et les partenaires bénéficieront d’un plan média valorisé à plus de 1,1 million d’euros sur l’ensemble des supports du groupe Prisma Media. Les coups de cœur du jury se partageront une dotation de 50.000 euros pour financer leur production. Le deuxième pilier du festival, c’est sa journée de tables rondes et de keynotes avec des intervenants de très haut niveau. A cela s’ajoutent des débats entre les professionnels du secteur, pour un exercice collectif de prospective. L’idée est de réfléchir ensemble à cet univers vidéo mouvant. Il n’y a pas d’un côté la télévision et de l’autre la production vidéo digitale. Ces deux mondes doivent se connaître, se rencontrer et discuter. Pour nous, il s’agit d’un seul univers.

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Les modèles économiques trouvent-ils leur équilibre sur la production vidéo ?

Thierry MASCLOT

Bien entendu ! A Prima Media par exemple, nous venons de créer une société de production audiovisuelle, Upload Productions, qui va nous permettre de fabriquer des contenus vidéo pour les marques. Nous savons que la rentabilité passe également par le sponsoring, le placement de produits et les contenus vidéo éditorialisés. Dans un autre domaine, une plateforme payante de documentaires et d’investigations comme Spicee détient un modèle économique différent reposant sur l’abonnement. Entre le gratuit et le payant, il y a de multiples modèles. Ce qui est certain, c’est qu’il est difficile de rentabiliser des programmes ambitieux avec du pre-roll.

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Quelle est donc l’astuce pour amortir les programmes vidéo ambitieux ?

Thierry MASCLOT

Les solutions sont nombreuses : coproductions, relai en télévision, placement de produits, sponsoring, vente du programme à des tiers, production du contenu en collaboration avec des marques, etc.

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Quel est le format vidéo qui va tirer son épingle du jeu en 2017 ?

Thierry MASCLOT

Sans nul doute, la réalité virtuelle. Ce n’est pas un gadget, mais une vraie tendance de fond. Début mars, Prisma Media a organisé un Hackathon créatif où 5 équipes de 3 personnes se sont réunies pour créer une vidéo ou un programme en réalité virtuelle. Leurs œuvres seront accessibles au Web Program Festival. Par ailleurs, nous avons mis en place un partenariat avec Sony qui vient nous faire tester ses casques. Concernant les médias, il faut se demander comment il est possible aujourd’hui de créer des contenus journalistiques en réalité virtuelle.

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Quelles incidences les réseaux sociaux peuvent-ils avoir sur la vidéo digitale ?

Thierry MASCLOT

C’est justement la thématique de l’une de nos tables rondes. Pour résumer, les vidéos sont aujourd’hui vues en majorité à partir de posts sur les réseaux sociaux, chaque membre de son réseau devenant un prescripteur. Un réseau social peut servir à amplifier le succès d’une vidéo, la populariser. Snapchat détient par exemple un univers très créatif sur la vidéo. Les «Stories» se déploient aussi bien sur Instagram que sur Facebook. Il ne faut pas opposer les supports mais penser toutes les déclinaisons vidéo sur l’ensemble des plateformes.