Telecom Italia: le gouvernement exerce le «Golden power»

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Le gouvernement italien a annoncé avoir «décidé d’exercer ses pouvoirs spéciaux («Golden power»), qui prévoient la possibilité d’un véto ou encore d’une amende, à l’encontre du groupe Telecom Italia, dont le groupe français Vivendi est le 1er actionnaire. «Nous avons approuvé le «Golden power» en ce qui concerne Tim (Telecom Italia) et les contenus seront détaillés dans un communiqué» ultérieur, a déclaré le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni. Le ministre du Développement économique Carlo Calenda avait estimé la semaine dernière que le gouvernement devait exercer cette faculté, ouverte dans le cadre de sociétés stratégiques, sur la société Sparkle. Cette dernière est une société du groupe Telecom Italia qui gère des réseaux considérés comme sensibles, ses câbles sous-marins transmettant des informations entre l’Europe, le pourtour méditerranéen et le continent américain. Elle a été placée sous la responsabilité d’un Italien, Giuseppe Recchi, vice-président exécutif de Telecom Italia, dont le français Vivendi est le 1er actionnaire avec 23,9% du capital. Le gouvernement italien a lancé fin juillet une instruction pour vérifier si les règles en matière de notification avaient été respectées lors du resserrement du contrôle de Vivendi sur Telecom Italia. Il peut décider, en cas de non-respect des règles, d’exercer des «pouvoirs spéciaux» («golden power») prévus dans les secteurs stratégiques, comme une amende, un veto, etc. Le comité d’experts chargé de l’instruction a décidé le 28 septembre de lancer une procédure contre Tim pour manquement à son obligation de notification. Mais l’opérateur italien conteste cette obligation, car le réseau est toujours resté sous son contrôle.