Les téléspectateurs africains se ruent vers les contenus locaux

220
Male hand using Tv remote control

Biberonnés aux séries américaines comme «Dallas» et «Dynastie» dans les années 80, abreuvés ensuite de télénovelas sud-américaines bon marché et toujours très prisées, les téléspectateurs africains se voient désormais proposer des programmes auxquels ils peuvent enfin s’identifier. La révolution des contenus proposés aux Africains a tardé mais depuis une dizaine d’années, elle s’opère à marche forcée, sous l’impulsion conjointe de chaînes satellitaires souvent étrangères et de télévisions locales qui répondent ainsi à une demande forte de leurs téléspectateurs. Les Kényans se régalent désormais devant la comédie «Real Househelps of Kawangware» («Les vraies domestiques de Kawangware», du nom d’un bidonville de Nairobi) ou encore la déclinaison nationale des «Guignols de l’info», tandis que sur le reste du continent se sont multipliés les talk-shows et autres émissions de télé-réalité telles que «Big Brother Africa». Et la demande devrait continuer à progresser: le nombre de foyers disposant d’une télévision va doubler dans les dix prochaines années, pour passer à plus de 150 millions, selon le cabinet d’études Dataxis. Le marché africain, qui pesait près de 6 milliards de dollars en 2015 (5,3 milliards d’euros), en additionnant les budgets de chaînes publiques, les recettes publicitaires et les abonnements pour chaînes payantes, devrait atteindre 8,6 milliards de dollars en 2021, toujours selon Dataxis. Précurseur en matière de contenus locaux, le Nigeria fait figure d’exception, avec l’obligation faite aux chaînes locales d’offrir 70% de programmes nigérians.