UE/Désinformation en ligne: les plateformes internet s’engagent à suivre un code de bonnes pratiques

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(COMBO)(FILES) This combination of photos created on July 10, 2017 shows a file photo taken on December 12, 2007 of the logo of social networking website 'Facebook' displayed on a computer screen in London, and a file photo taken on December 28, 2016 in Vertou, western France, of logo of US multinational technology company Google. The US newspaper industry on July 10, 2017 warned of a "duopoly" in online news by Google and Facebook, and called for legislation that would relax antitrust rules allowing collective negotiations with the internet giants.The News Media Alliance said that because Google and Facebook dominate online news traffic digital advertising, "publishers are forced to surrender their content and play by their rules on how news and information is displayed, prioritized and monetized." / AFP PHOTO / LEON NEAL AND LOIC VENANCE

Les plateformes internet comme Facebook et Google se sont engagées à suivre un code de bonnes pratiques, présenté mercredi pour contrer la désinformation en ligne, une étape saluée par l’UE mais jugée insuffisante par certains. Les signataires de ce code, diffusé par la Commission européenne mercredi à Bruxelles, s’engagent notamment à signaler si un contenu est publicitaire, à adopter une politique claire sur l’utilisation et l’identification des «bots» (programmés pour diffuser des messages automatiques). Il promettent aussi de ne pas accepter de rémunération de la part de comptes et de sites web qui présentent systématiquement des informations fausses, ni d’en faire la promotion. Parmi les signataires, se trouvent la compagnie Mozilla, à l’origine du navigateur Firefox, ou l’association Edima, qui comprend Amazon ou Twitter parmi ses membres. La commissaire européenne en charge de l’Economie numérique, Mariya Gabriel, s’est félicitée de «ce pas dans la bonne direction», tout en exhortant les plateformes à faire plus. «La Commission suivra de près les progrès réalisés et analysera les 1ers résultats du code de pratique d’ici fin 2018», a-t-elle dit. «Si les résultats s’avéraient insatisfaisants, la Commission pourrait proposer d’autres actions, y compris des actions de nature réglementaire». En clair, Bruxelles se réserve toujours la possibilité de légiférer, alors qu’elle a pour l’instant laissé l’industrie du net s’auto-réguler. Bruxelles a commencé au début de l’année 2018 à intensifier sa campagne contre les fausses informations à la suite du scandale Cambridge Analytica, impliquant la collecte illégale des données des utilisateurs de Facebook lors de la campagne électorale du président américain, Donald Trump. Dans la perspective des élections européennes de mai 2019, l’exécutif européen veut redoubler d’efforts, après l’ingérence présumée de la Russie dans le scrutin présidentiel américain de 2016 et le vote du Brexit en Grande-Bretagne. Un comité rassemblant des médias et des scientifiques, comme la Fédération européenne des journalistes ou l’association des radios européennes, était d’ores et déjà très critique vis-à-vis du code présenté mercredi. Il ne contient pas «(…) d’engagements clairs et significatifs, pas d’objectifs mesurables», a-t-il dit. «Les plateformes qui gagnent de l’argent grâce aux pub affichées à côté d’articles et de messages d’information falsifiés ne sont tout simplement pas bien placées pour s’attaquer à ce problème», a asséné la directrice du bureau européen de protection des consommateurs (BEUC), Monique Goyens.