Le président de l’Ukraine Petro Porochenko a inauguré lundi une tour de télévision qui doit permettre la diffusion de chaînes ukrainiennes dans l’est de ce pays, où les chaînes russes sont omniprésentes. La tour, qui se situe sur la montagne de Karatchoun près de la ville de Slaviansk, place-forte des séparatistes prorusses au début du conflit avant d’être reprise par l’armée ukrainienne, avait été détruite en juillet 2014, en plein coeur des combats. La distance du signal de la nouvelle tour de télévision n’a pas été précisée mais cette tour devrait au moins permettre de diffuser des chaînes ukrainiennes dans plusieurs villes situées le long de la ligne de front. Depuis le début du conflit, l’accès aux chaînes ukrainiennes dans les zones contrôlées par les rebelles n’a cessé d’être réduit. A Donetsk, place-forte des insurgés, les habitants n’ont désormais plus accès qu’à des chaînes de télévision russes ou séparatistes et ne captent que de manière irrégulière une chaîne ukrainienne. Dans les localités situées près de la ligne de front, y compris côté ukrainien, les chaînes ukrainiennes ne sont parfois pas accessibles. «Personne n’a le droit de nous empêcher de diffuser sur notre territoire», a écrit le président Porochenko sur son compte Twitter. «Le rétablissement de la diffusion (de chaînes ukrainiennes, ndlr) dans la région de Donetsk est encore un pas vers la fin de l’occupation», a-t-il ajouté, précisant que des émetteurs avaient été livrés par la Pologne. Le président ukrainien a ajouté espérer que des émetteurs soient installés à l’avenir près de la Crimée (sud), annexée en mars 2014 par la Russie, «afin que les habitants puissent regarder les chaînes ukrainiennes». L’Ukraine est en proie depuis plus de deux ans à un conflit opposant ses forces à des séparatistes prorusses qui sont, selon Kiev et les Occidentaux, soutenus militairement par la Russie, ce que Moscou dément. Les combats ont fait plus de 9.600 morts depuis leur déclenchement en avril 2014 et malgré l’instauration de plusieurs trêves, des affrontements meurtriers ont encore régulièrement lieu le long de la ligne de front.
