Vivendi détient désormais 20% du groupe de télévision italien Mediaset

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Le groupe de médias français Vivendi a annoncé mercredi, dans un communiqué, avoir franchi en hausse le seuil de 15% du capital de Mediaset, et détenir désormais 20% du groupe de télévision italien, détenu par la famille de Silvio Berlusconi. Vivendi a accéléré sa montée au capital du groupe italien, moins de trois jours après avoir pris 3,01% de celui-ci et avoir annoncé sa volonté de monter jusqu’à 20%, malgré l’hostilité exprimée par la famille de l’ancien président du Conseil italien. Il s’agit de la troisième montée au capital de Mediaset par le groupe français, qui avait atteint les 12,32% mardi, à peine 24 heures après avoir fait son entrée au capital du groupe. 

Fininvest, la holding des Berlusconi actionnaire à 35% de Mediaset, avait annoncé dans la foulée avoir déposé devant la justice italienne une plainte pour «manipulation du marché» contre le groupe de Vincent Bolloré, qualifiant son entrée au capital d’«hostile». Après l’échec du projet de mariage annoncé en avril entre Mediaset et Vivendi, qui a débouché sur un conflit acrimonieux, Vivendi tente donc un coup de force pour s’emparer de Mediaset, seule cible européenne accessible dans le domaine des contenus télévisuels. Le groupe de médias français confirme ainsi vouloir se renforcer dans le sud de l’Europe, en Italie et en Espagne, et persiste dans son projet de créer une plate-forme de contenus audiovisuels du type d’un Netflix européen. Le 8 avril, Vivendi et Mediaset, dont les patrons étaient amis de longue date, avaient annoncé un accord stratégique prévoyant la prise de contrôle par le groupe français de 100% du bouquet de chaînes payantes Premium et un échange de participations de 3,5%.Mais le 25 juillet, l’entreprise dirigée par Vincent Bolloré a indiqué ne plus vouloir racheter ce bouquet, évoquant des doutes concernant ses résultats futurs. Elle a alors proposé d’acquérir 20% de Premium et de prendre une participation de 15% dans Mediaset, via l’émission d’une obligation convertible obligatoire, une proposition rejetée par le groupe italien. Le groupe italien a ensuite engagé une procédure devant la justice réclamant à Vivendi 50 millions d’euros pour chaque mois de retard dans l’application du contrat. La première audience est fixée au 21 mars devant le tribunal de Milan. 

Le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a critiqué mercredi la conduite «inappropriée» de Vivendi vis-à-vis de Mediaset, en pourfendant une «escalade hostile», tandis que Silvio Berlusconi a promis d’augmenter encore la participation de sa famille dans l’entreprise italienne.