Vivendi/ recours contre l’Agcom en Italie: 1ère audience en 2018

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Le tribunal de Rome chargé d’examiner le recours du groupe français Vivendi contre la décision du régulateur italien des télécoms, qui lui impose de réduire sa participation dans Telecom Italia ou Mediaset, a fixé la 1ère audience au 7 février 2018. Le 18 avril, l’Agcom a donné un an à Vivendi pour diminuer sa participation soit dans Mediaset soit dans Telecom Italia, en estimant que sa position portait atteinte à la loi sur le pluralisme des médias. Le groupe de Vincent Bolloré détient près de 24% de l’opérateur Telecom Italia et 28,8% du groupe de télévisions Mediaset (soit 29,94% des droits de vote), dont l’actionnaire principal est la famille Berlusconi. Vivendi a fait appel le 19 juin de la décision de l’Agcom devant le tribunal administratif régional de Rome. Dans le même temps, le groupe français, qui avait 60 jours pour présenter son plan d’action à l’Agcom, s’est engagé à geler ses droits de vote dans Mediaset au-delà de 9,9%, en transférant la partie supérieure à une société fiduciaire.Vivendi, tout en contestant la validité de l’analyse du régulateur, a ainsi affiché sa préférence pour Telecom Italia, un actif clef dans sa stratégie de convergence entre télécoms et médias.Il a d’ailleurs récemment resserré son emprise sur l’opérateur, en prenant le contrôle des 2/3 des sièges du conseil d’administration et en nommant son président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, président exécutif de Telecom Italia. Il est en outre à couteaux tirés avec Mediaset. Les 2 groupes avaient signé en avril 2016 un «accord stratégique» prévoyant le rachat par Vivendi de 100% du bouquet de télévision payante Premium et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les 2 groupes. Mais Vivendi a dénoncé cet accord le 25 juillet, en arguant de doutes sur les résultats futurs du bouquet de télévision, ce qui a déclenché la colère des Berlusconi. Fin 2016, le groupe français est monté au capital de Mediaset lors d’un raid éclair qualifié d’«hostile» par les Berlusconi, qui ont engagé différentes actions en justice, via Mediaset et leur holding Fininvest.