W. PATANELLA : (Kantar Media) : «Nous sommes passés d’un monde de la ‘Télévision’ à celui de la ‘Totale Video’»

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Walter PATENELLA, CEO EMEA de Kantar Media

Tout comme le monde médiatique, l’univers de la veille média a évolué au gré des nouvelles technologies et de la révolution digitale qui ont impacté les acteurs du marché dans leur façon de gérer l’info, de l’analyser et de la restituer. Tour d’horizon avec Walter PATENELLA, CEO EMEA de Kantar Media.

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En quoi l’émergence de la Social TV impacte-t-elle la veille média ? 

Walter PATENELLA

La Social TV représente un défi à part entière de la veille média. Nous sommes passés d’un monde de la «Télévision» à un monde de la «Totale Video». Les nouveaux écrans explosent à côté des médias traditionnels. La diffusion de formats médiatiques dédiés aux médias sociaux est un des enjeux de la veille mais pas seulement. Nous pensons que la mesure d’audience est à repenser parce que la consommation de la vidéo est de plus en plus délinéarisée : nouveaux écrans, explosion du nombre de «replay-spectateurs» ou de «catch-uppers», développement de la VOD, SVOD, du streaming et des acteurs comme Netflix, Canalplay et Zive.

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Fact checking et fake news : quel impact sur les activités de veille média ?

Walter PATENELLA

Nous pouvons raisonnablement nous demander si le «fact checking» ne va pas devenir une des attributions des sociétés de veille en général. A ce titre, les élections américaines ont montré la place grandissante des «fake news» dans l’univers médiatique en général. Or, les sociétés de veille ont un rôle d’évaluation de l’information : nous sélectionnons, analysons et restituons l’info. Face à l’émergence de «fake news», les moteurs intelligents vont pouvoir les isoler et alerter en conséquence les clients des sociétés de veille. Les médias traditionnels veulent jouer un rôle dans la détection des «fake news». Mais les sociétés de veille par leur méthode d’analyse peuvent aussi remplir ce rôle. De manière  générale, il me semble important dans un monde d’«infobésité» que les sociétés de veille aient un rôle reconnu, surtout par le législateur. Toute société et institution ne peut elle-même détecter et analyser parfois les milliers d’informations qui la concernent. Les sociétés de veille, oui.

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Que permettent aujourd’hui les nouvelles technologies sur la veille média ? L’intelligence artificielle, nouvelle frontière de la veille média ?

Walter PATENELLA

Le grand défi des sociétés de veille pour les prochaines années sera l’intégration de l’intelligence artificielle dans nos méthodes de travail. Est-ce à dire que l’IA va remplacer l’humain ? Je ne le pense pas. Dans un premier temps, des technologies existent en effet mais le temps de démocratisation et d’intégration dans les process est loin d’être négligeable. Ceci dit, on peut se demander si l’IA ne va pas nous permettre de mieux anticiper des crises médiatiques par une analyse plus poussée et comparative des signaux faibles. En ce qui concerne Kantar Media, notre histoire s’est construite sur ces révolutions technologiques et elle continuera de le faire.

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Quels horizons pour la veille média ?

Walter PATENELLA

La veille média ne cesse d’évoluer sous l’effet des nouvelles technologies et des nouveaux moyens d’informations. Les sociétés de veille médias se doivent de suivre ces nouveaux défis technologiques. De son côté, Kantar Media a l’intention de créer de nouveaux ponts entre ses différentes activités afin de promouvoir ce que nous appelons «l’Intelligence connectée». Le but est de promouvoir pleinement la data que nous possédons.