Yann Marchet (Paris Images Digital Summit) : « En France, nous n’avons pas, ou peu, la capacité de produire des films ambitieux en termes d’effets spéciaux »

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Organisé par le Centre des arts d’Enghien-les-Bains avec le soutien de la Région Ile-de-France, le Paris Images Digital Summit (PIDS), du 30 janvier au 2 février prochain, est le rendez-vous des effets visuels et de l’animation numérique. L’occasion pour Média + de rencontrer Yann Marchet, Délégué général du Paris Images Digital Summit.

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La 5ème édition du Paris Images Digital Summit aura lieu du 30 janvier au 2 février. Comment se déroule l’événement ?

Yann MARCHET

Le Paris Images Digital Summit (PIDS) est une manifestation dédiée à la création numérique sous toutes ses formes : des effets visuels à la réalité virtuelle, en passant par l’animation et la 3D. Le PIDS croise les enjeux techniques, économiques et créatifs d’un secteur en perpétuelle évolution. Nous accueillons les professionnels comme le grand public. Du 31 janvier au 2 février, nous proposerons de nombreuses rencontres, conférences, études de cas…Nous prévoyons aussi un salon de recrutement, qui tous les ans est un succès. Cette année, il est vrai que nous avons souhaité renforcer la partie grand public.

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Pour l’ouverture de l’événement le mercredi 30 janvier, aura lieu la 5ème édition des Digital Creation Genie Awards. Quel en est l’objectif ?

Yann MARCHET

Nous avons créé en 2015 les Digital Creation GENIE Awards. Ces derniers ont pour objectif, de valoriser et promouvoir les talents de la création numérique française. Il s’agit d’un secteur encore trop méconnu. Il n’y a pas de César du Meilleur effet audiovisuel alors que l’Oscar existe. C’est un problème, nous avons donc pris les devants.

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Vous allez remettre neuf Prix. Quelles catégories seront récompensées ?

Yann MARCHET

Nous allons remettre neuf Prix pour récompenser l’ensemble de la filière. Nous commencerons avec trois remises de Prix à travers le Meilleur effet visuel dans un long-métrage, dans une fiction TV et dans la publicité. Mais aussi le Meilleur personnage/créature, le Meilleur environnement numérique, la Meilleure innovation et le Meilleur film étudiant. Il est important de récompenser les talents de demain. A cela s’ajoutent 2 Génies d’Honneur que nous remettrons à Eve Ramboz, déjà récompensée par un Emmy Award et un César du meilleur décor, et à John Knoll, l’une des personnalités majeures de l’industrie des effets visuels de ces 20 dernières années. Pour rappel, il a collaboré sur la prélogie de «Star Wars» au début des années 2000 ainsi que sur la franchise «Pirate des Caraïbes» pour laquelle il remporte l’Oscar et le BAFTA des Meilleurs Effets Visuels sur l’épisode «Pirates des Caraïbes : le secret du coffre maudit».

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Comment sont décernés les Prix ?

Yann MARCHET

Depuis 3 ans, nous avons changé et sommes passés à un système de vote un peu comme aux Césars. Un collège de professionnels (250 membres) vote sur 2 tours. A la fin du premier tour, restent en lice entre 3 et 5 projets selon les catégories. Cette année, nous avons reçu un peu plus de 80 candidatures. Cette cérémonie est une grande satisfaction pour nous car nous sommes reconnus et les professionnels communiquent autour de ces Prix.

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Quel regard portez-vous sur le secteur des effets visuels et animation numérique en France ?

Yann MARCHET

En France, nous sommes très bons, il y a de la qualité. De plus, il faut savoir que nos sociétés françaises travaillent pour des productions parfois à l’international. Nous sommes demandés. Cependant, en France, il y a un problème : nous n’avons pas, ou peu, la capacité de produire des films ambitieux en termes d’effets spéciaux. On manque cruellement de projets d’envergure.