A.LIBERTY (SIRTI) : «Les annonceurs ne désertent pas les radios du SIRTI»

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En pleine période de crise sanitaire et de confinement, les 172 radios indépendantes du SIRTI doivent se réorganiser, avec parfois de nombreuses difficultés, pour assurer la programmation et conserver une trésorerie positive. L’occasion pour média+ de faire le point avec Alain LIBERTY, président du SIRTI.

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Quelle est la situation des radios indépendantes en cette période de confinement ?

Alain LIBERTY

La situation est la même pour l’ensemble des radios et des entreprises en France. Ces dernières appliquent les règles strictes qui garantissent la sécurité du personnel. Nous essayons de mettre en télétravail un maximum de personnel et de préparer, si possible, des émissions enregistrées. L’objectif est simple : maintenir la relation avec notre audience en continuant à diffuser les programmes. Et elles y arrivent. Nous avons la chance d’avoir des passionnés dans nos radios et ils débordent d’imagination et d’idées pour maintenir la diffusion des programmes. Je pense qu’il faut préserver l’identité de chacune des radios. La radio locale doit garder son rôle de proximité.

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Quelles problématiques rencontrent les radios du SIRTI ?

Alain LIBERTY

Les radios indépendantes du SIRTI font appel au syndicat sur des questions de protocoles et d’accompagnement sur le plan financier et social. Nous les accompagnons alors dans leurs démarches d’obtention de prêts pour maintenir la trésorerie ou encore gérer le chômage partiel quand c’est nécessaire.

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Quelle est la situation avec les annonceurs ?

Alain LIBERTY

Les annonceurs ne désertent pas la radio. Un annonceur ne renonce pas à une campagne de communication. Certains annonceurs, évidemment, ont retiré leur message. Cela peut se comprendre. Si la promotion ou l’action de l’annonceur n’a plus raison d’être, son message en est de même. Plusieurs médias, dont la radio et la télévision, ont décidé de faire passer un petit message pour remercier les annonceurs qui maintiennent leur campagne de communication. Cette situation permet alors de rappeler à nos auditeurs l’importance de la publicité. Elle n’est pas désagréable, elle sert à financer les programmes.

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Quel est l’impact financier lié à cette crise sanitaire ?

Alain LIBERTY

La situation n’est pas encore critique. Il est prématuré de tirer ce genre de constat. La situation est difficile, mais il en est de même pour l’ensemble des entreprises. Le gouvernement a mis en place des procédures pour accompagner ces dernières. L’ensemble des radios, quel que soit leur taille, pense d’abord à maintenir leurs programmes et à rester en contact avec l’audience. Les comptes seront à faire à la fin. Le gouvernement demande notre aide pour la diffusion de messages et d’informations auprès du public. J’espère que l’exécutif se souviendra de cette action pour aider la collectivité à la sortie de la crise.

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Le confinement peut-il redonner des couleurs à la radio ?

Alain LIBERTY

Le confinement va avoir des effets positifs sur l’ensemble des médias, c’est une certitude. Ils vont pouvoir consacrer beaucoup de temps à la consommation de ces derniers. Je regarde les courbes d’audience en temps réel de l’écoute en ligne et je note de nombreux pics. C’est positif. Dans un contexte de concurrence avec le digital, la radio reste un des médias les plus résiliants et conserve une grande attractivité auprès du public. Le podcast peut alors prendre encore de l’ampleur.