D. FARRUGIA (Shine Fiction) : «J’apporte mon savoir-faire de producteur de cinéma dans le domaine des séries»

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Lancée en novembre 2020 sous la responsabilité de Dominique Farrugia, Shine Fiction construit un catalogue de contenus premium ambitieux pour le marché français et international. Rencontre.

MEDIA +

En récupérant la présidence de Shine Fiction, quelles étaient vos envies ?

Dominique FARRUGIA

A mon arrivée, j’ai souhaité produire très rapidement ! Je me suis associé à quelques sociétés de talent pour assurer des coproductions : Caminando Productions (Catherine Ruault Castera), Les Films du Printemps (Juliette Hayat) et Black Sheep Films (Augustin Bernard et Mathieu Van Del Velde). C’est en créant ces mini joint-ventures que nous sommes allés si vite pour produire des séries et des téléfilms. Quand on m’a proposé ce job avant le confinement, je ne savais pas que le cinéma allait être autant impacté.

MEDIA +

Historiquement, vous produisez des films. Pourquoi ce virage dans la série ?

Dominique FARRUGIA

C’est une histoire très simple. Je déjeune régulièrement depuis 25 ans avec mon camarade Stéphane Courbit. Il venait tout juste de racheter EndemolShine et m’a proposé de prendre la direction de Shine Fiction. J’étais alors très bien chez Studio Canal. Quelques jours passent et la France se confine. Je fais le calcul des films que j’ai produit – plus d’une trentaine – et je constate qu’il y a 90% de comédies. Moi qui souhaitais pouvoir produire du drame, j’en avais enfin l’opportunité avec Shine.

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Qu’avez-vous récemment produit ?

Dominique FARRUGIA

Je suis très content d’avoir coproduit avec Amaury Fournial (Sibaro Films) «L’homme de nos vies» pour M6 et qui vient d’obtenir le prix du meilleur scénario au Festival de la Fiction de la Rochelle. Pour la première fois, je touche de près au thriller dans cette série de 4X52’ où quatre femmes sont séduites par le même homme qui apparaît sous différentes identités. C’est un thriller sans meurtre, ni flic.

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Quelle identité tentez-vous de donner à Shine Fiction ?

Dominique FARRUGIA

J’apporte mon savoir-faire de producteur de cinéma dans le domaine des séries. Mon souhait est de pouvoir être, dans les 5 prochaines années, l’un des dix plus gros fournisseurs de séries en France. Mon expérience de réalisateur m’aide à parler aux metteurs en scène et me permet de donner mon avis sur le montage et le mixage.

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Que préparez-vous actuellement ?

Dominique FARRUGIA

Avec Caminando Productions, nous avons tourné «Heureusement qu’on s’a» (90’), une comédie dramatique pour France Télévisions réalisée par Anne Giafferi. Nous devrions aussi tourner un «Meurtres à…» en début d’année prochaine pour France 3. On développe des projets de séries policières d’action, du Cosy Crime et de la fiction historique aussi bien pour des chaînes traditionnelles que pour certaines plateformes.

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A quand de la comédie en série ?

Dominique FARRUGIA

Il est très compliqué de trouver le bon équilibre entre la série, la comédie et le 26’. Les grandes chaînes ne le font pas, les plateformes très rarement. En revanche, je ne m’avoue pas vaincu. J’ai récemment parlé avec Olivier Baroux avec qui on a envie de faire des choses ensemble.

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Avez-vous la même approche pour ce qui est des chaînes et des plateformes ?

Dominique FARRUGIA

Oui, plutôt ! Tout dépend de la forme et de la manière de faire. Quand on regarde des fictions comme «Les Combattantes» sur TF1, ça pourrait très bien être sur une plateforme. Il y a une chose formidable qui met d’accord tout le monde : les Français aiment la fiction française. On a beaucoup de chance. Nous n’avons pas à rougir devant les Anglo-saxons puisque nous avons de très bonnes séries qui s’exportent. Voilà pourquoi je continue dans cette voie.