F. DARUTY (20 Minutes) : «On veut faire de l’information inclusive»

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«20 Minutes», le journal le plus lu en France (2,6 millions de lecteurs par jour), se réinvente pour proposer à ses lecteurs une nouvelle formule avec un contenu et une maquette renouvelés. Les détails avec Frédéric DARUTY, Président et Directeur de la publication de «20 Minutes».

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«20 Minutes» lance une nouvelle formule. Pourquoi ?

Frédéric DARUTY

Les médias ont toujours été dans des phases de transformation, d’autant plus avec l’évolution rapide des usages numériques. La période du confinement et la crise sanitaire nous ont remis en question. On a d’abord arrêté de paraître en version papier en plein cœur de la pandémie, puis nous sommes revenus. On a ainsi vu l’intérêt de la complémentarité print/web et le rôle de chaque support par rapport à l’information et aux différentes cibles. Dans ces conditions, et alors que nous sortons de la crise, il fallait proposer une formule qui tienne compte de la période que nous avons vécue. Le print continue de nous apporter une notoriété et une crédibilité très forte. La version papier crée des points de rendez-vous le matin avec le lecteur. Dans cette logique, nous avons instauré des rendez-vous éditoriaux selon les jours de parution. Au-delà de l’actualité qui reste notre raison d’être principale, nous mettons en place des thématiques : le lundi c’est «Société & Consommation», le mercredi «Planète» et le vendredi «Culture et Sorties pour le week-end».

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Thématiser le journal selon les publications, c’est répondre à quelle attente ?

Frédéric DARUTY

Au-delà de l’information que le lecteur trouve en flux continu sur le numérique, nous voulions créer des temps de pause plus longs qui se caractérisent par des dossiers et des articles plus poussés. L’objectif est de faire en sorte que le consommateur passe plus de temps avec notre journal. C’est un intérêt pour les annonceurs. Les thématiques traitées sont utiles et engageantes. Notre cœur de cible reste le même : les jeunes actifs plutôt urbains pour le print puisque nous sommes distribués dans les grandes métropoles.

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C’est désormais 3 jours/semaine (et non plus 4) que «20 Minutes» est distribué dans 12 villes de France. Est-ce pour répondre à un équilibre économique ?

Frédéric DARUTY

C’est en partie lié aux perspectives du marché. Nous devons trouver un ratio entre le coût de la fabrication du journal, sa diffusion et les revenus que nous générons. Pour autant, le nombre de parutions dans l’année ne va pas forcément baisser. On va maintenir un rythme de parutions plus régulier pour conserver cette notion de rendez-vous.

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Qu’en est-il de votre stratégie digitale ?

Frédéric DARUTY

Avec la crise sanitaire, tous les médias se sont accélérés sur le numérique. «20 Minutes» avait déjà pris de l’avance avec des audiences importantes. 37% de nos revenus provenaient du numérique en 2019. On vise les 50% d’ici à 2022. Pour accompagner cette ambition, deux projets nous animent. D’une part, la réécriture complète de notre back office interne qui permettra à la fois une plus grande agilité et réactivité pour notre centaine de journalistes. Nous intégrerons aussi  des bases de données tiers plutôt que d’aller chercher sur différentes sources, et nous apporterons des éléments d’intelligence artificielle pour faciliter le travail. Le deuxième projet correspond à la refonte du site prévue fin 2021-début 2022. L’ambition est d’avoir un site techniquement performant avec un temps d’affichage rapide. On veut aussi apporter des éléments de personnalisation par rapport à la localisation. Le sujet de la proximité et de l’info locale est important avec nos 10 rédactions en région.