The BoxOffice Company (Groupe Webedia) et AlloCiné dévoilent les résultats de leur étude «Cinéma et Covid : la Revanche des Salles» auprès de spectateurs ayant fortement développé l’usage du streaming pendant presque 200 jours de fermeture des salles. Détail avec Julien MARCEL, Directeur général d’AlloCiné et The BoxOffice Company.
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Alors que la réouverture des salles semble se profiler, les spectateurs envisagent-ils d’y revenir ?
JULIEN MARCEL
Plus d’un an après la fermeture des salles de cinéma, l’attente des spectateurs demeure très forte. Ils sont 94% à manifester leur envie de revenir au cinéma (contre 73% en mars 2020). 85% des personnes interrogées envisagent de retourner en salles dès que possible ou dès les premières semaines. Ce chiffre s’élève même à 96% pour les spectateurs assidus (au moins une fois par semaine) et 91% pour les spectateurs réguliers (au moins une fois par mois). Pour rappel, notre étude s’appuie sur les résultats d’un échantillon de 888 personnes, utilisateurs d’AlloCiné et donc amateurs de cinéma et de streaming, interrogées en ligne et recrutées via le site, les réseaux sociaux et la newsletter.
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L’attente n’a donc pas été érodée par 200 jours de fermeture de salles?
JULIEN MARCEL
Absolument pas ! L’attente a même été amplifiée. En parallèle, pendant les 200 jours de fermeture des salles, le public a fortement développé l’usage du streaming. L’audience d’AlloCiné s’est maintenue et s’est même reportée vers tout ce qui touche aux plateformes de vidéo à la demande par abonnement (Netflix, Disney+, Amazon Prime Video, Salto, etc). 32% des répondants déclarent s’être inscrits à des services de SVOD pendant la fermeture des salles. En revanche, le développement de ces usages n’a aucunement affecté l’envie des répondants de retourner en salle. Pour preuve, l’expérience de visionnage au cinéma manque à 96% des personnes interrogées. Même constat chez les répondants ayant intensifié leur consommation de VOD/SVOD durant la fermeture des salles.
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Avec la réouverture des salles, les Français vont-ils conserver leurs abonnements SVOD ?
JULIEN MARCEL
C’est fort probable ! Les consommations s’additionnent plutôt qu’elles ne se cannibalisent. Le marché grandit et les expériences se complètent.
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Vous expliquez que les audiences d’AlloCiné se sont maintenues pendant la fermeture des salles. Avez-vous opéré un virage éditorial ?
JULIEN MARCEL
Effectivement ! Nous avons opéré un virage éditorial et serviciel. A la base, l’usage de référence pour AlloCiné était la fréquentation des horaires de cinéma. Malgré la disparition de cet usage pendant un an, on a su s’adapter éditorialement et techniquement en accompagnant les nouvelles offres de VOD/SVOD.
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L’offre de films proposée à la réouverture des salles sera-t-elle attractive ?
JULIEN MARCEL
Nous devrions assister à un festival de films. L’offre sera abondante. Cette réouverture, comparée à celle de juin 2020, sera très différente parce que le cinéma américain a redémarré. Il y a 1 an, la France s’en est beaucoup mieux sortie que les autres pays du monde grâce à la force du cinéma français. Mais en mai 2021, nous aurons à la fois le retour en force du cinéma hexagonal et du cinéma américain, deux piliers qui permettent au marché de bien fonctionner.
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Quels sont les changements envisagés à la réouverture des salles?
JULIEN MARCEL
Imaginer que tout sera comme avant, serait illusoire. Car dans toutes les industries, les usages se transforment. Mais une chose est sûre, les spectateurs plébiscitent la salle de cinéma pour sa fonction première, celle de fournir une expérience de visionnage sans égal. La dimension conviviale – entre amis ou en famille – est aussi très présente, tout comme le plaisir de découvrir des nouveautés chaque semaine. Ces derniers mois, les Français se sont habitués au «click & collect» et à l’achat en ligne. Le cinéma, qui était en retard sur l’achat de billets en ligne par rapport à beaucoup d’autres industries, va devoir s’adapter. Le cinéma doit aussi miser sur sa différence et ses expériences toujours plus qualitatives, innovantes et premium. On peut penser que le niveau d’exigence des spectateurs s’est développé pendant le confinement.
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38% des 15-24 ans disent vouloir aller au cinéma plus souvent. C’est plutôt bon signe ?
JULIEN MARCEL
Oui, c’est une bonne nouvelle de voir que les jeunes spectateurs souhaitent consommer davantage de cinéma, au même titre que les utilisateurs de VOD/SVOD. Mais attention, dans l’ensemble de nos études, nous avons interrogé des spectateurs qui allaient déjà au cinéma. Il faut donc avoir un œil en permanence sur ceux qui se sont éloignés de la salle.
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Comment se porte plus globalement The BoxOffice Company ?
JULIEN MARCEL
Entité du groupe Webedia, The Boxoffice Company réunit l’ensemble de ses activités verticales liées au cinéma au niveau mondial et propose la plus large offre d’édition média, de services et de technologies mise à disposition de l’industrie cinématographique. Nous représentons l’une des premières offres de médias digitaux grand public sur internet au niveau mondial, et la première offre multi-locale non anglo-saxonne (allocine.fr, filmstarts.de, moviepilot.de, sensacine.com, sensacine.com.mx, adorocinema.com, beyazperde.com). Nous sommes notamment leaders en Espagne, en Amérique Latine et au Portugal. Dans tous ces marchés, nous avons su nous adapter en prenant le virage de la SVOD. Nous sommes dans les starting-blocks pour retrouver le cinéma en salle, un usage roi chez nous. A la sortie de cette crise, nous aurons des atouts supplémentaires pour avancer. On est impatient de le vérifier.
