Le festival Colcoa de Los Angeles de retour pour fêter son 25ème anniversaire

305

Après un an d’absence liée à la pandémie, le festival Colcoa de Los Angeles, plus important festival consacré au film français du monde, est de retour pour fêter son 25e anniversaire, en chair et en os et à pleine capacité. La vocation de Colcoa est de montrer à Hollywood le meilleur des productions françaises. Et c’est avec «Ouistreham», dévoilé à Cannes cet été mais qui ne sortira en France et aux Etats-Unis que l’an prochain, que les organisateurs ont choisi d’ouvrir cette nouvelle édition (du 1er au 7 novembre). Troisième long-métrage de l’écrivain et réalisateur Emmanuel Carrère, «Ouistreham», adapté d’un ouvrage de Florence Aubenas, brosse le portrait émouvant de femmes en marge et déclassées, avec Juliette Binoche en vedette et entourée d’actrices non professionnelles dont certaines jouent leur propre rôle. Au total, Colcoa propose 55 films et séries télévisées françaises, souvent projetés pour la première fois en Amérique du Nord. Et malgré la pandémie qui a mis un coup d’arrêt aux productions dans le monde entier, le festival n’a pas manqué de candidats cette année. «Contrairement à ce qu’on aurait pu croire après tous ces mois de confinement, ce programme très diversifié et de haut niveau est le reflet du nombre incroyable de films qui ont été produits en France ces deux dernières années», se réjouit François Truffart, le producteur exécutif et directeur artistique du festival. «Il a fallu faire des choix difficiles», souligne-t-il. Colcoa (pour «City of Lights, City of Angels», surnoms respectifs de Paris et Los Angeles), a été créé voici 25 ans grâce à la redevance sur la copie privée instaurée en France. La Sacem, organisme gérant les droits d’auteur français, a signé en mars 1996 un accord avec les deux guildes professionnelles américaines représentant les créateurs de l’audiovisuel (DGA pour les producteurs, WGA pour les scénaristes) rejointes par l’Association des grands studios hollywoodiens pour créer un fonds culturel destiné à promouvoir le cinéma, alimenté en partie par cette redevance. C’est ainsi qu’est né le Fonds culturel franco-américain, organisateur de Colcoa et qui finance aussi la restauration de nombreux films. Les deux années écoulées ont paradoxalement été fastes pour les oeuvres françaises. «Dans un monde qui a dû se mettre à l’abri durant un an à cause de la pandémie, les histoires françaises («Lupin», «Dix pour cent») ont fait le tour du monde tandis que les gens étaient isolés chez eux», relève Anouchka van Riel, directrice adjointe de Colcoa. Grâce à des mesures sanitaires strictes, le festival, accueilli dans le cinéma de la DGA à Hollywood, pourra fonctionner à pleine capacité, insistent les organisateurs. Colcoa attire chaque année plus de 20.000 spectateurs et des projections seront de nouveau organisées cette année pour quelque 3.000 lycéens de Californie du Sud afin de «construire la prochaine génération de spectateurs pour le cinéma français». Au programme cette année, le film «Boîte Noire», thriller haletant sur un enquêteur, joué par Pierre Niney, qui cherche à lever le mystère sur le crash d’un vol Dubaï-Paris ayant fait 300 morts dans les Alpes; «Le bal des folles» de Mélanie Laurent; ou encore «Titane» de Julia Ducournau, en lice pour représenter la France aux Oscars l’an prochain. Colcoa dévoilera aussi au public californien le documentaire «Jane par Charlotte», écrit et réalisé par Charlotte Gainsbourg qui filme sa mère Jane Birkin dans un échange inédit s’étendant sur plusieurs années.Côté séries, outre des succès comme «Paris Police 1900» et «L’Opéra», le festival met en lumière «On The Verge», une comédie écrite, réalisée et jouée par Julie Delpy qui se déroule dans un Los Angeles d’avant Covid-19 où se débattent 4 amies en pleine crise existentielle. La série est diffusée en France par Canal+ et sur Netflix dans le reste du monde.