M.O. FOGIEL (BFMTV) : «Je ne suis pas dans une quête d’ego à vouloir tout casser à tout prix»

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«Tout savoir, mieux comprendre», telle est l’ambition de BFMTV. Cette rentrée marque une nouvelle étape pour la première chaîne info de France – qui réunit chaque jour, 10 millions de téléspectateurs. Avec un ADN consolidé autour de l’événement, la chaîne mise à la fois sur plus de décryptage, de parti pris mais aussi plus de reportages et d’identité. Entretien avec Marc-Olivier FOGIEL, Directeur Général de BFMTV.

MEDIA +

Vous récupérez la direction de BFMTV. Comment envisagez-vous ce défi ? 

MARC-OLIVIER FOGIEL

C’est un sacré challenge ! J’espère en être à la hauteur. Quand on m’a proposé de reprendre assez récemment la direction de chaînes généralistes, j’ai refusé car cela n’avait pas vraiment de sens dans mon parcours personnel. J’étais vraiment heureux dans ce que je faisais et je n’avais pas envie particulièrement de bouger. BFMTV, c’est autre chose. C’est le cœur de mon métier. Depuis toujours, je fais de l’information, et même quotidiennement depuis 12 ans. Il y a une vraie cohérence et un sens à diriger BFMTV. 

MEDIA +

Vous arrivez donc avec humilité ?

MARC-OLIVIER FOGIEL

J’arrive surtout avec la solidité de la chaîne. 10 millions de téléspectateurs par jour, 53% de l’audience globale des chaînes d’information et 2,6% de part d’audience nationale (+0,2% en 1 an). Je ne suis pas dans une quête d’ego à vouloir tout casser pour que ça se voit. Au contraire, je pense être raisonné. BFMTV est la seule chaîne d’information rentable. J’ai envie que cela continue à fonctionner. Nous avons des ressources en interne et on compte les utiliser à bon escient.

MEDIA +

L’objectif de la saison est donc de mieux incarner les cases ?

MARC-OLIVIER FOGIEL

C’est exact ! Cela passe par une offre éditoriale plus identifiée ainsi qu’une incarnation forte. Quand on regarde BFMTV entre 9h00 et midi par exemple, on y trouve les clés pour comprendre l’actualité. Concernant l’incarnation, des duos de présentateurs se succédaient à l’époque. Aujourd’hui, il y a un anchorman, Thomas Misrachi, qui est présent sur la tranche.

MEDIA +

Quelle est votre politique de «breaking news» ?

MARC-OLIVIER FOGIEL

Nous allons continuer à en faire autant que nécessaire. C’est un service aux téléspectateurs. S’il se passe quelque chose, le public doit y avoir accès. L’actualité impose donc les «breaking news» et nous cassons ainsi l’antenne. Il n’y a pas de raison de changer. C’est ce pour quoi les chaînes d’information existent.

MEDIA +

Vous avez une logique de «différenciation». Comment cela se traduit-il à l’antenne ? 

MARC-OLIVIER FOGIEL

La volonté est de sanctuariser les débats, le décryptage et l’info pour éviter que l’on répète les mêmes choses, tout le temps. En l’occurrence, l’espace débat est circonscrit. Ça évite d’en avoir partout avec des personnes plus ou moins aptes à tenir la discussion.

MEDIA +

Quelle sera la cadence de diffusion des documentaires «made in BFMTV» ?

MARC-OLIVIER FOGIEL

Nous venons de créer la case «Ligne rouge», chaque lundi soir. On y propose un documentaire de 26’ par semaine. Il est ensuite débriefé en plateau. Et tous les mois, nous programmons un 52’. Tout est produit par la rédaction. Lundi 16 septembre à 21h00, BFMTV diffusera un nouveau long format «Brigitte Macron, l’influente», suivie d’un débat animé par Bruce Toussaint.

MEDIA +

Vous avez évoqué des émissions spéciales sur la chaîne. Que vont-elles aborder ?

MARC-OLIVIER FOGIEL

Les émissions seront en résonance avec l’actualité. Rien n’est interdit. Nous devrions en proposer une première au mois de septembre.

MEDIA +

Le traitement des gilets jaunes par BFMTV a été parfois critiqué. Quel regard portez-vous sur cet épisode? 

MARC-OLIVIER FOGIEL

La leçon principale qui a été tirée, c’est la façon dont les images ont été présentées. Il y avait une forme de confusion entre ce qui était en direct et les images d’illustration diffusées en boucle. Aujourd’hui, il y a une charte d’images qui a été clarifiée. Tout cela a été mis en place avant mon arrivée. Quand je regardais la chaîne, je trouvais que BFMTV couvrait très bien l’actualité des gilets jaunes. En revanche, j’ai été troublé moi-même par des images qui de temps en temps étaient confusantes. Nous allons donc poursuivre ce travail contextuel pour offrir aux téléspectateurs un meilleur sens de lecture et une simplification des informations visuelles.