Canal + : «Engrenages», la dernière saison en diffusion

 

«Incontournable», «la plus réaliste», «j’adore!»: «Engrenages», dont la huitième et dernière saison est actuellement diffusée sur Canal+, a su emporter l’adhésion des policiers, accros depuis quinze ans à cette série à succès, la seule où ils reconnaissent vraiment leur métier. Une commissaire de région parisienne le confesse: la fin des aventures de la capitaine Laure Berthaud – promue commandant au fil des saisons – et de son équipe du 2e DPJ (district de police judiciaire) va créer «un vide» dans l’univers de la fiction française. «C’est la série la plus réaliste sur la police qui n’ait jamais existé», résume-t-elle. A l’écran depuis décembre 2005 et exporté dans plus de 100 pays, «Engrenages» a révolutionné le polar télévisuel, dans un univers déjà saturé de productions souvent décevantes, en associant à l’écriture un scénariste professionnel et un co-scénariste issu du sérail policier. Non sans mal, du moins au début. «Les premiers scénaristes, qui m’ont été présentés, avaient un peu de mal à recevoir des conseils d’un vrai policier. C’est un peu le syndrome de l’artiste, du genre «J’ai un copain à la BAC, il m’a expliqué»», rembobine Eric de Barahir*, commissaire divisionnaire, qui a participé à l’écriture des saisons 2 à 4. Le fonctionnaire, plus de 20 ans de police judiciaire au compteur, s’est inspiré «d’histoires vraies vécues», qui ont été «mixées, transformées, adaptées», comme l’infiltration d’un réseau de trafiquants de stupéfiants ou l’enquête sur des militants de l’ultra gauche aux velléités terroristes. Les crimes du «Boucher de la Villette», fil rouge de la saison 3, sont aussi tirés en partie de ceux de Jacques Rançon, le «tueur de la gare de Perpignan», qui a violé et mutilé deux jeunes femmes dans les années 90. La dernière saison aborde la question des mineurs isolés marocains, souvent drogués au Rivotril – un antiépileptique -, qui errent dans le quartier parisien de la Goutte-d’Or et vivent de petits larcins sous la coupe de receleurs.