T. JURGENSEN (Fun Radio/RTL2) : «Il faut se tenir prêt à ajuster l’offre de programme en janvier si le contexte l’impose»

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De Fun Radio à RTL2, comment les deux stations musicales du Groupe M6 ont-elles aménagé leurs grilles, et réorienté ainsi leurs ambitions ? Réponse avec Tristan JURGENSEN, Directeur général de Fun Radio & RTL2.  

Pour cette saison, bougez-vous les lignes de Fun Radio et RTL2 ?

Il y a toujours eu une forme de continuité sur le territoire musical de nos marques. Expertise musicale Pop-Rock sur RTL2 et musique festive, électro et latino pour Fun Radio. D’ailleurs, on ne parle plus de son «Dancefloor». A un moment où les clubs sont fermés depuis plusieurs mois, il était difficile d‘incarner une promesse de sorties et d’événements extérieurs. En complément, nous avons fait évoluer l’habillage de la station avec un esprit «enjoy the music».

Quel a été l’impact de la crise sur la grille de Fun Radio ? 

Comme partout, nous avons été attentifs à ce que nous engagions comme chantiers et investissements sur nos grilles. Une radio musicale n’a pas les mêmes contraintes d’investissement qu’une radio généraliste. Le principal poste de dépense chez nous, c’est la musique et les événements créés autour. Nous n’avons pas cherché à faire des économies sur la matinale qui est notre Prime Time. Fun Radio propose ainsi 6 heures de divertissement tous les matins avec «Bruno dans la radio» et le «Vacher Time». Le soir, «Lovin’Fun» (21h-minuit) gagne 1 heure et se veut plus féminine pour répondre à une attente du public. Kev Adams débarque un week-end par mois pendant 2h. Ça s’est fait de manière naturelle. Il venait régulièrement en tant qu’invité, et il nous a confié son envie de faire de la radio au printemps dernier. Après avoir fait une émission ensemble en collaboration avec son équipe du «Fridge Comedy Room», nous avons décidé de renouveler l’expérience sur la saison. 

La grille de Fun Radio peut-elle évoluer début janvier ? 

C’est rarement le cas, mais tout est possible. En radio, il y a deux moments où les habitudes d’écoutes changent : en septembre et janvier. C’est particulièrement vrai en cette saison, en raison du contexte très mouvant. Les habitudes d’écoute changent très vite selon la situation, les confinements – partiels ou pas – et la mobilité des auditeurs. Il faut se tenir prêt à ajuster son offre de programme en janvier si le contexte l’impose, et si l’occasion se présente avec un talent qui aurait envie de faire de la radio avec nous. 

En dépit de la crise sanitaire, allez-vous organiser des événements ?

Oui, on y tient beaucoup. Ça nous oblige à nous réinventer. Nous allons développer des événements en vidéo avec des artistes qui viennent jouer pour nos auditeurs sur Fun Radio. Nous sommes en réflexion créative sur ce modèle. «Fun Radio Ibiza Experience» (qui regroupe 15.000 spectateurs à Bercy) a été reporté d’avril à novembre et sera peut-être amené à être décalé à nouveau. Nous continuons à organiser des «Concerts Très Très Privés» sur RTL2. Le 7 octobre, nous rouvrirons le Trianon avec 4 artistes (Vianney, Benjamin Biolay, Hoshi et Tom Gregory).

RTL2 a été élue «Radio musicale de l’année» (Salon de la Radio), une belle consécration ! L’identité de la marque est forte. Constante sur son positionnement musical, RTL2 a toujours parlé de Pop-Rock (ou de Soft-Rock à ses débuts) à la différence de ses concurrents qui promettent de jouer la meilleure musique, mais chez lesquels on ne sait pas exactement ce que l’on va trouver.  RTL2 c’est aussi la radio des artistes. Lou Doillon prend les commandes de «Lou et Moi» un entretien intimiste hebdomadaire d’une heure avec un artiste à partir du 27 septembre.