VivaTech, le plus grand salon européen de la tech, s’est ouvert mercredi à Paris avec une profusion de robots et voitures intelligentes, en attendant Emmanuel Macron qui doit annoncer un plan de soutien à l’IA et à la «French tech», en panne de financements. Plusieurs milliers de visiteurs professionnels se pressaient dans les allées pour apercevoir des nouveautés présentées par des start-up et de grandes entreprises soucieuses de moderniser leur image. Sur le stand de La Poste, un écran analyse par exemple la posture des personnes qui soulèvent un colis, pour repérer les mauvais gestes, affichés en rouge. Et un exosquelette électrique, qui s’enfile comme un sac à dos, aide à soulever des charges lourdes. La réalité augmentée est aussi en vogue, avec les écrans de la société américaine Zero10, qui permettent d’essayer virtuellement des vêtements. Mais c’est l’intelligence artificielle (IA) générative, popularisée par ChatGPT, qui attire tous les regards, à l’image d’un Van Gogh réaliste, entrainé sur mille lettres rédigées par le peintre, prêt à répondre à toutes les questions. Développé par la société Jumbo Mana, avec le Musée d’Orsay et un expert de l’artiste, cette IA imagine des phrases qu’il aurait pu dire, avec un petit accent hollandais, et sans hallucinations, promet son patron Christophe Renaudineau. L’IA se glisse aussi dans le 1er prototype de voiture, bourrée de capteurs, présenté par la Software République, alliance emmenées par Renault avec Dassault, Orange, Thalès ou STMicroelectronics. Des capteurs insérés sous le volant et dans la ceinture surveillent les battements de coeur et le souffle du conducteur. «Si vous avez une crise cardiaque, la voiture peut se ranger sur le bas-côté, appeler les secours, et même communiquer des éléments sur votre santé», a expliqué Frédérique Le Grevès, vice-présidente de STMicroelectronics. Les nouvelles voitures Renault pourraient intégrer ces innovations à partir de 2027-2028, selon son directeur général Luca de Meo. «Nous devons être humbles quand on parle de technologie car, si vous vous souvenez il y a un an, nous parlions tous du métavers et je ne pense pas que nous puissions dire que le métavers ait changé notre vie quotidienne pour l’instant», a fait valoir Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, sur la scène de VivaTech. Mais, concernant l’IA générative, «nous devons admettre que quelque chose de grand est en train de se produire», au vu de son adoption massive, a-t-elle ajouté.
Chantre de la «start-up nation» depuis 2017, Emmanuel Macron a arpenté comme chaque année les allées pour rencontrer des entrepreneurs, avant un discours consacré à l’IA et à l’innovation. «Dans le domaine de l’intelligence artificielle, je veux que la France soit championne et se positionne en pointe de cette nouvelle révolution industrielle. Demain, au salon VivaTech, je ferai des annonces pour que nous accélérions sur le financement, la formation, la recherche. En Européens, nous devons aussi avancer pour réguler et maîtriser cette technologie», avait-il tweeté mardi. Le salon recevra également vendredi Elon Musk, le très attendu et controversé patron de Tesla et SpaceX, et propriétaire de Twitter. «Nous allons essayer de le convaincre que la France est le meilleur endroit possible en Europe pour installer la prochaine entreprise (de batteries) Tesla», a déclaré le ministre délégué au numérique Jean-Noël Barrot, interrogé mercredi par CNBC.



































