GB/ écoutes illicites : ouverture lundi du procès contre le groupe Murdoch

 

Le procès-fleuve consacré à un retentissant scandale politico-médiatique d’écoutes téléphoniques s’est ouvert lundi à Londres, avec pour accusés 8 dirigeants et journalistes du groupe Murdoch, et par delà les méthodes illicites de reporters de la puissante presse tabloïd dans leur chasse aux scoops. Au nombre des 8 prévenus qui plaident non-coupable figurent l’ancienne reine de la presse people Rebekah Brooks, 45 ans; son mari Charlie, 50 ans; l’ex-directeur de la communication du 10, Downing street, Andy Coulson, 45 ans. Tous 3 ont en commun des relations de travail ou d’amitié aussi proches qu’embarrassantes avec le Premier ministre conservateur David Cameron. Lundi, les accusés étaient attendus par une armée de photographes et équipes de télévision à leur arrivée peu après 09h00 au tribunal de l’Old Bailey. Cependant, la 1ère journée promettait d’être exclusivement consacrée à la sélection du jury. Trois chefs d’accusation ont été retenus – interception illégale de communications, corruption de fonctionnaires en vue d’obtenir des informations, et dissimulation de preuves – passibles de lourdes peines de prison. Et le verdict est attendu au sortir de l’hiver, dans 4 à 6 mois. Rebekah Brooks doit répondre de l’ensemble des 3 chefs d’accusation, et Andy Coulson des 2 premiers. L’une et l’autre ont dirigé le défunt hebdomadaire «News of the World» (NotW) du magnat américain d’origine australienne Rupert Murdoch, contraint en juillet 2011 de mettre la clef sous la porte. Au terme de 168 ans d’existence souvent sulfureuse, il était devenu indéfendable. Le NotW est soupçonné d’avoir piraté entre 2000 et 2006 les téléphones de quelque 600 personnes, dont des célébrités comme Paul McCartney et Hugh Grant. C’est l’interception de la messagerie de Milly Dowler, une adolescente disparue et finalement retrouvée assassinée, qui a cependant porté l’indignation à son paroxysme.