Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a signé lundi un décret visant à contrôler l’Internet aussitôt décrié par les opposants comme une «corde pour étrangler le dernier rempart de la liberté» dans cette ex-république soviétique. «Pour assurer la sécurité de l’Etat et de ses citoyens, les fournisseurs d’accès devront identifier à partir du 1er juillet 2010 les supports permettant d’accéder à l’Internet (ordinateurs, téléphones portables, ndlr) et garder les informations relatives à ces supports et aux services fournis», stipule le texte.
Alexandre Loukachenko a récemment créé «un centre analytique» auprès de la présidence chargé de délimiter le cadre des informations diffusables sur Internet, et de distribuer les noms de domaine dans le pays. Selon le décret, le fournisseur d’accès sera obligé de fermer dans les 24 heures l’accès à un site si le centre en formule la demande.
«L’accès à notre site comme à n’importe quel autre site d’opposition pourrait être bloqué sur la demande de cette structure. C’est une corde pour étrangler l’Internet, dernier rempart de la presse libre au Bélarus», a déclaré Natalia Radina, administratrice du site d’opposition le plus visité du pays, charter97.
La plupart des journaux non étatiques ont mis la clé sous la porte et il n’existe ni radio ni chaîne de télévision indépendante au Bélarus. L’Internet est ainsi devenu une source majeure d’informations indépendantes sous ce régime autoritaire.