Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné vendredi le blocage de la plateforme vidéo Rumble pour non-respect d’injonctions judiciaires, comme la justice brésilienne l’avait déjà fait en 2024 avec le réseau social X.
Le juge Alexandre de Moraes a statué dans un jugement la «suspension immédiate, complète et intégrale» de Rumble au Brésil jusqu’à ce que l’entreprise canadienne se conforme à la loi.
En décembre 2023, Rumble, prisée des conservateurs américains, s’était retirée du Brésil après avoir refusé d’obtempérer à une injonction de justice de supprimer des contenus de sa plateforme.
Après son retour ce mois-ci au Brésil, le juge Moraes avait fixé un délai pour la désignation d’un représentant légal sur le territoire brésilien, conformément à la loi locale.
A l’expiration du délai vendredi, sans la conformité requise, le juge a décidé de suspendre l’accès à Rumble au Brésil.
L’organisme Anatel, chargé d’exécuter la mesure dispose d’un délai de 24 heures pour bloquer l’application, qui continuait de fonctionner vendredi soir.
En août 2024, Alexandre De Moraes avait déjà pris une mesure similaire à l’encontre de X.
Après plusieurs semaines de blocage, la société du magnat Elon Musk s’était conformée aux ordres du juge. Membre de la Cour suprême fédérale (STF), ce magistrat est au coeur d’un intense débat au Brésil sur la responsabilité des réseaux sociaux dans la propagation de fausses informations et des discours de haine.
Le STF réfléchit à de possibles mesures pour que les entreprises répondent de ce que publient les utilisateurs. Le propriétaire de Rumble, l’homme d’affaires canadien Chris Pavlovski, a publié jeudi sur X une série de messages en portugais contre M. De Moraes, écrivant notamment : «Rendez-vous au tribunal».
Trump Media, la société de médias de Donald Trump, a intenté mercredi une action en justice aux Etats-Unis contre le juge Moraes, lui reprochant d’entraver la liberté d’expression avec des restrictions sur les réseaux sociaux.
Trump Media & Technology Group, maison-mère du réseau Truth Social, et Rumble qui s’est associé à la plainte, affirment que les ordonnances de M. Moraes exigeant des plateformes la suspension de certains comptes violent les garanties américaines en matière de liberté d’expression et outrepassent sa compétence territoriale.