C. COCHAUX (T18) : «Notre ambition : une offre exigeante et accessible pour tous»

C. COCHAUX (T18) : «Notre ambition : une offre exigeante et accessible pour tous»

Lancée le 6 juin dernier, T18 a rapidement atteint 0,8% de part d’audience dès la rentrée. La chaîne du groupe CMI, dirigée par Christopher Baldelli, mise sur une offre singulière: débats quotidiens, documentaires de société, culture, art de vivre et spectacles vivants. Caroline Cochaux, directrice des programmes et des contenus, revient pour Média+ sur les premiers enseignements et les ambitions d’une antenne qui veut conjuguer exigence éditoriale et rentabilité.

MEDIA +

Après plusieurs semaines de diffusion, quel premier bilan tirez-vous de ce lancement en termes d’audiences, de notoriété et de retour téléspectateurs?

CAROLINE COCHAUX

En termes d’audiences, nous sommes très heureux. Christopher Baldelli, président de la chaîne, l’a rappelé : dès la première semaine de septembre, nous avons atteint 0,8% de pda, soit l’objectif que nous nous étions fixés… pour la fin de l’année ! Et ce, alors même que la chaîne a démarré en plein cœur de l’été, le 6 juin. Le lancement est donc au-delà de nos attentes. En termes de personnalité et d’incarnations, la chaîne commence à s’affirmer. Trois marqueurs sont déjà identifiables. Le premier rendez-vous est la quotidienne de Matthieu Croissandeau à 22h30, préparée toute la journée avec son équipe et produite par Bruno Gaston. C’est une révélation, un rendez-vous structurant, avec des débats de fond, des sujets concernants, de l’opinion et de l’humeur ! Ensuite, l’émission culturelle de Laurent Ruquier, qui a rejoint la chaîne dès juin. Sa passion pour la culture transparaît, et son rendez-vous hebdomadaire du samedi à 19h25 puis 23h00 est un vrai repère pour le public qui retrouve ses interviews. Enfin, le documentaire du lundi soir suivi d’un débat animé par Ava Djamshidi, rédactrice en chef du magazine «Elle». Avec 3.000 heures de documentaires prévues chaque année, ce rendez-vous est un pilier de T18.

MEDIA +

Quels genres documentaires offrent aujourd’hui le meilleur potentiel d’audience et de fidélisation ?

CAROLINE COCHAUX

Comme nous partions de zéro, nous avons exploré tous les catalogues disponibles. Nous n’avons pas voulu nous limiter : aventure, découverte, science, géopolitique, histoire, société… tout est ouvert. Les premiers signaux sont clairs : les documentaires de société suscitent le plus de débats. Les thématiques historiques fédèrent un large public, notamment la Seconde Guerre mondiale ou l’Égypte antique. La géopolitique intéresse aussi beaucoup : nous avons par exemple coproduit un documentaire sur Javier Milei, et un autre sur la légende des Kim en Corée du Nord. Nous restons ouverts à tous les styles. Dernièrement, nous avons coproduit un film sur le grand écrivain italien Erri De Luca, réalisé par Audrey Gordon.

MEDIA +

Quels ajustements avez-vous déjà opérés depuis la rentrée ?

CAROLINE COCHAUX

Un exemple concerne l’émission de Laurent Ruquier : initialement prévue pour une heure, elle dure désormais 90’. C’était nécessaire pour laisser respirer les échanges et approfondir les sujets. Nous avons aussi lancé un nouveau rendez-vous quotidien avec Chloé Nabédian à 17h40, un magazine d’évasion mêlant documentaires et reportages sur les voyages, les Français à l’étranger, etc. Il est encore en phase d’installation. Par ailleurs, Julie Andrieu nous a proposé «Les Voyages de Julie», format qu’elle avait développé sur le web. Nous l’avons adapté pour la télévision et nous sommes allés tourner en Italie (Rome, Venise, Milan, Naples, Palerme). Julie ne se limite pas à la gastronomie: elle explore aussi la culture et le patrimoine. Elle est drôle, vive, et montre d’autres facettes d’elle-même. Nous avons aussi racheté ses anciens «Carnets de Julie» et réfléchissons à des Primes pour 2026. Enfin, je suis ravie d’accueillir Stéphane Thébaut, qui était auparavant sur «La Maison France 5» puis sur «M comme Maison». Nous avons acquis ses anciens numéros et en produisons de nouveaux. Son univers – déco, terroir, art de vivre – correspond parfaitement à la thématique lifestyle de T18.

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Les films d’art et d’essai ainsi que les spectacles vivants trouvent-ils leur place en Prime ?

CAROLINE COCHAUX

Oui, et ils sont au cœur de notre convention : nous devons diffuser 24 soirées de spectacles vivants en Prime. D’ici la fin de l’année, nous diffuserons notre première captation originale : «L’Injuste», sur le banquier d’Hitler, avec Jacques Weber et Élodie Navarre. Nous regardons aussi du côté des comédies musicales. Le théâtre et le spectacle vivant sont des marqueurs forts de T18.

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Comment conciliez-vous ambition éditoriale et objectif de rentabilité d’ici 3 à 4 ans ?

CAROLINE COCHAUX

Notre ambition éditoriale est claire: toucher le plus grand nombre avec une offre exigeante mais accessible. Nous voulons des débats apaisés, des programmes cohérents et installés dans la durée, qui donnent envie aux téléspectateurs de revenir par destination, et pas uniquement par zapping. La rentabilité viendra de cette fidélité.

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Quels premiers retours avez-vous des annonceurs via TF1 Pub ?

CAROLINE COCHAUX

Très positifs. Notre émission «Sans collier», consacrée aux animaux abandonnés, a déjà trouvé son premier partenaire. C’est rare pour une chaîne aussi jeune. Plus globalement, TF1 Pub nous a indiqué que T18 était bien perçue : dès le départ, une dizaine d’annonceurs nous ont rejoints dans une offre spéciale de lancement.

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Allez-vous mettre en place une offre de replay ?

CAROLINE COCHAUX

Oui, c’est prévu pour fin octobre 2025. Notre priorité initiale était de réussir le lancement en linéaire. Le replay arrive très vite.

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Souhaitez-vous ajouter un point qui vous paraît important ?

CAROLINE COCHAUX

Oui ! Nous allons proposer en exclusivité française la série «L’Art de la joie», adaptée du roman culte de Goliarda Sapienza, réalisée par Valeria Golino avec Valeria Bruni-Tedeschi. Présentée à Cannes en 2024, couronnée de nombreux prix en Italie, cette œuvre de six épisodes est un véritable événement. Je suis fière que T18 ait pu l’acquérir.

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