De grands sites d’info français piégés par de faux experts

 

Les rubriques de libre expression de grands sites d’info français – «Le Nouvel Observateur», le «Huffington Post», «L’Express», «le Journal du Net», «Médiapart», «Capital», «Les Echos» – se sont fait piéger par de faux experts, qui cherchaient visiblement à les manipuler, révèle une minutieuse enquête du «Journal du Net». Ces sites réputés ont été «victimes d’une intox à grande échelle», écrit son auteur Nicolas Arpagian, qui a repéré dans leurs chroniques la promotion suspecte et récurrente de plusieurs entreprises, un indice de l’action organisée d’agences de communication ou de lobbies. A la suite de son enquête, la plupart des sites d’info ont renforcé leur processus de vérification de leurs experts et retiré les billets incriminés, sauf «Médiapart», qui précise n’exercer aucun contrôle sur les contributions extérieures. Ces faux experts écrivent en faveur de marques, d’entreprises, voire d’idées ou de pays, via des articles soigneusement rédigés, bourrés de liens et de références sérieuses, raconte le JDN. «Ils profitent aussi des audiences des sites médias pour doper leur référencement en plaçant des liens pointant vers les pages de leurs clients», souligne Nicolas Arpagian.Premier stratagème, un faux nom. Gare donc aux contributeurs qui n’ont aucune autre existence numérique. Il leur faut aussi une photo: ils scannent des annuaires papier, pour éviter les vérifications par recherche d’image, mais parfois volent une photo sur la Toile. Autre tromperie, se présenter comme salarié d’une entreprise ou institution de renom. Ainsi un Marc Chevrier a signé des chroniques dans le JDN comme faux membre du cabinet de recrutement Mercuri Urval, et sur «L’Express» comme thésard de l’Université de Tbilissi. «L’Express» a depuis effacé son profil.