
Donald Trump a donné un sursis
supplémentaire jeudi à TikTok en
repoussant une nouvelle fois la
date butoir pour la vente du réseau
social, très populaire aux Etats-Unis,
imposée à sa maison mère chinoise
ByteDance par une loi adoptée au
Congrès. Alors que le président
américain a déjà reporté l’échéance
à deux reprises, il a annoncé sur sa
plateforme Truth Social avoir signé
un décret qui retarde encore la date
limite au 17 septembre, pendant que
Washington attend l’approbation
de cette vente par le gouvernement
chinois. Dans un communiqué, Tiktok
s’est dite «reconnaissante envers
le leadership du président Trump»
qui fait en sorte que «TikTok reste
disponible pour plus de 170 millions
d’utilisateurs américains et plus de 7,5
millions d’entreprises américaines».
L’entreprise précise qu’elle continuera
de travailler avec les services du viceprésident
JD Vance sur la question. La
porte-parole de la Maison Blanche,
Karoline Leavitt, avait déjà dit
mardi que Donald Trump signerait
ce nouveau décret, car il «ne veut
pas voir TikTok disparaître». «Le
président sait que c’est extrêmement
populaire», a-t-elle insisté jeudi. «Il
veut aussi protéger des données et
la vie privée des Américains, et il
pense pouvoir faire les deux en même
temps». En vertu d’une loi votée au
Congrès en 2024, le réseau social reste
en effet sous le coup d’une interdiction
aux Etats-Unis si sa maison mère
ByteDance n’en abandonne pas le
contrôle. Des élus républicains comme
démocrates disaient alors s’inquiéter
de l’utilisation de données par la
Chine ou d’une tentative d’influence
de l’opinion américaine.
«Feu vert» de Pékin : Selon plusieurs
médias américains, un protocole avait
été trouvé début avril pour cette vente.
Il prévoyait la séparation de la branche
américaine de TikTok du groupe
ByteDance, avec une recomposition
du capital. Les parts détenues par des
investisseurs non chinois passaient de
60 à 80%, ByteDance conservant les
20% qu’elle possède actuellement.
Le groupe informatique Oracle, qui
héberge déjà les données de TikTok
US sur ses serveurs américains, devait
être à la manoeuvre, accompagné,
notamment, par le gestionnaire
d’actifs Blackstone ou l’entrepreneur
Michael Dell. Mais l’annonce de
droits de douane imposés par Donald
Trump à ses partenaires commerciaux,
avec une note particulièrement salée
pour la Chine, à 54%, a bloqué la
transaction côté chinois. «Il nous
faudra probablement l’accord de la
Chine» d’ici mi-septembre, nouvelle
date limite, avait reconnu Donald
Trump mardi. «Je pense que le
président Xi finira par donner son feu
vert», avait-il ajouté. Pour Shweta
Singh, professeure à l’université
britannique de Warwick, «TikTok
n’est plus simplement un réseau
social». «C’est devenu un symbole
de la rivalité technologique entre les
Etats-Unis et la Chine», estimaitelle
récemment. Si les deux pays
se sont entendus, début juin, sur un
«cadre général» pour normaliser leurs
relations commerciales, le dossier
TikTok reste en souffrance.