La 19 ème édition du Sunny Side of the Doc se tiendra du 24 au 27 juin prochain. Dans un climat de récession du genre, Yves Jeanneau, le Commissaire Général, fait le point pour média+, partenaire de ce rendez-vous, de l’ambiance qui s’y profile.
média+ : Quelle est la ligne éditoriale de ce 19ème Sunny Side ?
Yves Jeanneau : La ligne éditoriale a été définie en novembre et elle n’a pas changé. Notre slogan est: «Sonny Side: toutes les images du réel». Il s’agit d’ouvrir le genre vers les autres: animation, fiction etc. Et je suis très content car le Festival de Cannes a reconnu, de par son palmarès, ce chevauchement des genres: néoréalisme, dramadoc, acteurs non professionnels primés, mais toujours encré dans le réel. Le budget est stable d’années en années: environ 1,5 million d’euros.
média+ : Quelles sont les nouveautés du Marché International du Documentaire ?
Yves Jeanneau : La première nouveauté du Sunny Side est le «Grand Ecran Documentaire», une projection publique en avant-première de 18 films documentaires qui sont en compétition. Ils sont classés par thèmes comme par exemple les «Dramadoc» qui sont des documentaires avec une pincée de fiction. Trois Prix à la clé, le Grand Prix Sunny Side of the Doc doté par Panavision, le Prix du Meilleur Film, doté par Apple, et enfin le prix XDC/Télérama. On retrouvera également 9 films hors compétition dont deux en 3D. Autre nouveauté, qui est davantage une amélioration, nous avons rajouté 400 m2 de restauration afin de libérer de la place pour les stands.
média+ : Pourriez-vous nous donner dès à présent quelques projets qui seront présentés au Sunny Side ?
Yves Jeanneau : Il faut rappeler qu’au Sunny Side nous voulons supporter des projets innovants. Nous avions par exemple fortement appuyé le film «Waltz for Bachir», ce docu-fiction d’animation qui a marqué le festival. Et bien cette année nous continuons en supportant deux projets qui sont pour Arte. Le premier est innovant parce qu’il se destine dans un premier temps au support Internet pour aller vers une diffusion TV. L’autre est un documentaire sur Karl Marx qui mêle le genre documentaire et fiction. Mais nous avons également des projets américains et finlandais. Le Sunny Side devient un lieu pour lancer des projets qui cherchent une maturation rapide.
média+ : Que pensez-vous du documentaire aujourd’hui ?
Yves Jeanneau : Il y a de nouveau péril en la demeure pour le documentaire. nous sommes dans une phase de repli. Mais bon c’est cyclique. Les réorganisations des chaînes dans le monde, le fait qu’elles se rationalisent ne favorise pas le documentaire. Les nuages qui s’amoncellent au-dessus des chaînes publiques, et pas qu’en France, ne sont pas très favorables au développement des programmes alternatifs. La problématique des chaînes publiques n’est pas que financière. Or en France on se préoccupe surtout de cet aspect. Avant tout, il faut pouvoir connaître ce qu’on veut produire, il faut définir les périmètres de l’aspect des chaînes publiques: quels genres, quels formats? Des financements, oui mais pour quoi faire? Et dans la nouvelle télévision publique quelle sera la place du documentaire? C’est dans ce sens que les barrières traditionnelles entre les genres doivent être repensées. Il faut innover comme le fait France 2 avec le programme «Les jours qui ont fait la France», qui a vu collaborer les unités fiction et documentaire de la chaîne.