France 2 proposera le mardi 31 mars 2020, une soirée spéciale autour du documentaire «Féminicides», coréalisé par Lorraine de Foucher et Jérémy Frey et porté par la voix de Laetitia Casta. Pour accompagner et prolonger ce documentaire inédit, coproduit par Bangumi et «Le Monde», un débat, préparé par les équipes de la direction de l’information de France Télévisions et présenté par Julian Bugier, sera proposé en deuxième partie de soirée. L’ensemble des antennes linéaires et numériques de France Télévisions, les éditions d’information, de nombreux magazines et rendez-vous seront à l’unisson de cette soirée spéciale pour multiplier les éclairages, décryptages et prises de parole. Cette large exposition éditoriale sera aussi l’occasion de rappeler le numéro d’urgence 3919. En 2019, 150 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-compagnon. Face à ce fléau, les journalistes du «Monde» ont créé une cellule d’investigation au sein de leur rédaction pour décrypter ces féminicides. Avec méthodologie, ils ont mis en évidence un schéma criminel récurrent. Ils ont caractérisé les signaux faibles et forts qui conduisent à ces meurtres de femmes.Le documentaire «Féminicides» analyse cinq cas emblématiques de féminicides. A travers les témoignages de l’entourage des victimes, mais aussi des institutions, il retrace l’évolution de la relation amoureuse de la rencontre jusqu’au meurtre. Ce film pointe ce qui aurait dû être vu. Il alerte sur l’aveuglement collectif de notre société. Cinq histoires tragiques pour faire émerger une mécanique, dans l’espoir de l’enrayer. Et à travers ce film, une volonté : provoquer une prise de conscience globale. Ce documentaire livre les données statistiques du Monde, du Ministère de l’intérieur, et de l’Inspection générale de la justice : 3 feminicides sur 4 sont commis pendant ou après la séparation («Le Monde») ; 40% des auteurs se suicident ou tentent de le faire après le meurtre (Ministère de l’Interieur) ; et 41% des victimes avaient signalé des violences aux forces de l’ordre (Inspection générale de la justice).
«Un homme ne tue pas sa femme dirigé par un coup de folie qu’il aurait eu un matin, sans aucun signe avant-coureur. Ce meurtre est en réalité le fruit d’une radicalisation: il y a une sédimentation pendant des années, issue de sa construction familiale, de sa vision de l’amour et de sa vision de l’égalité homme-femme. Car l’amour est politique : à deux, on fait déjà société, et un homme qui tue sa femme n’est pas mû par des valeurs humanistes. C’est une personne qui pense qu’on peut en posséder une autre, et que sa perte doit entraîner la mort. Ce projet m’a permis enfin de comprendre que la violence conjugale n’était pas bien définie, puisque les statistiques françaises des meurtres sont stables depuis des années, voire en augmentation. Cette violence se compte à la mesure des bleus laissés sur le visage, des blessures sur les membres, des marques physiques. En réalité, une définition plus précise, plus efficace en termes de prévention existe : c’est celle du «contrôle coercitif» proposée par le chercheur américain Evan Stark», explique Lorraine de Foucher, auteure et co-réalisatrice.



































