«Homos en politique, le dire ou pas?» : des élus témoignent de leur coming out sur France 5

«Homos en politique, le dire ou pas?» : des élus témoignent de leur coming out sur France 5

Dire publiquement son homosexualité quand on est homme ou femme politique, qu’est-ce que cela implique? De Gabriel Attal (Renaissance) à Jean-Philippe Tanguy (RN) en passant par l’écologiste Mélissa Camara, une dizaine d’entre eux témoignent dans un documentaire diffusé mardi à 21H05 sur France 5. Disponible depuis vendredi sur la plateforme france.tv, « Homos en politique, le dire ou pas? » a été réalisé par les journalistes Renaud Saint-Cricq et Jean-Baptiste Marteau. Lui-même homosexuel, ce dernier interroge les politiques dans ce film au point de vue engagé, où il évoque son propre parcours. Point de départ, la déclaration de politique générale de Gabriel Attal comme Premier ministre début 2024. « Etre Français en 2024, c’est (…) pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité », lance-t-il à l’Assemblée nationale. « Je suis qui je suis (…) C’était pour moi important de le dire », se remémore M. Attal dans le documentaire. Pour le député Franck Riester, ex-LR passé à la macronie, « être un responsable politique qui est homosexuel permet à des jeunes de pouvoir accepter qui ils sont, le faire accepter à leur famille beaucoup plus facilement ». L’ancienne ministre Sarah El Haïry, aujourd’hui haute-commissaire à l’enfance, avoue elle avoir été « tiraillée » lors de la révélation publique de son homosexualité: elle avait le sentiment que c’était « utile » à certains, mais déplorait que ses proches puissent en être heurtés. En 2023, alors ministre, elle mentionne brièvement sa compagne dans une interview. « A aucun moment je ne me dis (…) que ça va être titré +coming out+ », assure-t-elle aujourd’hui, en affirmant qu' »il y a eu de l’incompréhension » dans sa famille. L’eurodéputée écologiste Mélissa Camara se souvient des messages homophobes reçus sur les réseaux sociaux à la naissance de sa fille: « Il faut savoir mettre une carapace ». Jean-Baptiste Marteau interroge aussi le député RN Jean-Philippe Tanguy en lui faisant visionner d’anciennes images de Jean-Marie Le Pen qui adresse des insultes homophobes à un jeune manifestant. « Ca renvoie à des choses tristes », commente M. Tanguy, qui affirme avoir rejoint le RN comme « beaucoup d’autres » car Marine Le Pen « a rompu avec son père, parce qu’elle l’a exclu ». Autres intervenants, les « pionniers » Bertrand Delanoë et Jean-Luc Romero-Michel. Trois ans après avoir fait son coming out à la télévision en 1998, M. Delanoë a été élu en 2001 premier maire socialiste de Paris. « Cet événement de 1998 n’empêche pas la conquête », sourit-il.

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