Jérôme Commandeur réunit Laurent Lafitte, François Damiens et Vanessa Paradis dans «T’as pas changé» 

Jérôme Commandeur réunit Laurent Lafitte, François Damiens et Vanessa Paradis dans «T’as pas changé» 

Jérôme Commandeur gratte la corde nostalgie des années 1990 dans son dernier film «T’as pas changé», une comédie qui tourne en dérision les petites et grandes misères de la vie des presque quinquagénaires avec un casting de haut vol. «Ces cinq dernières années, j’ai eu comme beaucoup de gens de ma génération une impression de tambour de machine à laver, de tourner un peu dans tous les sens», explique Jérôme Commandeur, lui-même âgé de 49 ans. «Ca peut être des aléas de vie personnelle, des projets qui se font, d’autres pas, des amis que la vie nous retire», raconte l’humoriste. Et finalement, «alors qu’on est censé être un peu assis dans la vie, avec les gamins qui grandissent, un job, des amis de longue date», l’édifice reste fragile, développe-t-il. Dans «T’as pas changé», trois amis du lycée âgés de 48 ans (François Damiens, Jérôme Commandeur et Laurent Lafitte) se retrouvent à Reims pour les funérailles d’un ancien camarade. Trente ans après le bac, ils se mettent en tête d’organiser une grande fête à la mémoire de leur ami avec leur classe de l’époque. Ces retrouvailles vont remuer certains souvenirs amers et bouleverser la vie des protagonistes. Dans son film, Jérôme Commandeur a voulu insister sur «la vulnérabilité des quinquas dans une époque où on nous dresse à être des bulldozers». Les poids lourds de la production cinématographique Dimitri Rassam («Le Comte de Monte Cristo») et Richard Grandpierre («Les Tuche»), associés dans le projet, ont sollicité il y a sept ans l’humoriste venu du stand-up pour réaliser un film sur «les retrouvailles». 

«Jamais à sa place» : «Je me suis d’abord demandé ce qu’on se disait dans une soirée de retrouvailles: mon gamin étudie à l’étranger, j’ai divorcé, j’ai changé de branche… mais bon, ce n’était pas très probant», raconte Jérôme Commandeur, dont c’est le troisième long-métrage en tant que réalisateur. Il a finalement opté pour une histoire avec des gens «qui ne savent pas y faire avec la vie» et fait appel à des têtes d’affiche confirmées pour jouer des personnages «vulnérables, cabossés». Hervé, éphémère chanteur à succès désormais contraint aux tournées minables (Laurent Lafitte), Jordy, bonne pâte, humilié par son ex-femme (Jérôme Commandeur) et Maxime, avocat angoissé par la mort (François Damiens), pensent pouvoir renouer avec leur passé d’ados cools et populaires. «J’ai pris un plaisir fou à parler de l’humiliant, du décalé, du jamais à sa place», sourit le cinéaste, qui parvient à filmer avec humour et gentillesse ces trajectoires ratées. Jérôme Commandeur «ne regarde pas ses personnages avec mépris ou moquerie, mais avec beaucoup de tendresse», acquiesce Laurent Lafitte, impeccable en latin lover déchu vivotant sur ses deux tubes d’il y a 20 ans. Autre star du film, Vanessa Paradis incarne une chirurgienne à la vie personnelle fracassée qui tente de renouer avec les trois anciens amis du lycée. Le film est aussi une ode aux années 1990, son esthétique aux couleurs vives et ses tubes comme «Il me dit que je suis belle» de Patricia Kaas, qui joue son propre rôle. Jérôme Commandeur dit apprécier «cette nostalgie heureuse» et cette jeunesse que l’on fantasme souvent à l’approche de la cinquantaine, quand il devient difficile «de tendre la main» à l’adolescent que l’on a été. 

Aucun article à afficher