Lagardère et CNews répliquent aux attaques des présidentes de France Télévisions et Radio France

Arnaud Lagardère, gérant de Lagardère Radio qui détient Europe 1, et la chaîne CNews, dans le giron du groupe Bolloré, ont répliqué ce jeudi soir dans deux communiqués distincts aux attaques des deux patronnes de France Télévisions et Radio France, dans le sillage de l’affaire Legrand-Cohen.

M. Lagardère a dénoncé «les attaques excessives» de Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, et Sibyle Veil, présidente de Radio France, contre la radio, au lendemain d’une lettre des deux patronnes au régulateur de l’audiovisuel (Arcom) dans laquelle elles dénonçaient une «campagne de dénigrement» des médias de la galaxie Bolloré, dont CNews et Europe 1.

«Ces attaques excessives traduisent une fébrilité surprenante de la part de ces responsables de services publics et sont une manoeuvre grossière de victimisation quand l’heure devrait être aux explications après l’affaire Cohen Legrand», estime M. Lagardère.

«Ces propos mettent en cause le travail et l’honorabilité de tous les journalistes et collaborateurs d’Europe 1, ce que je ne peux tolérer», a ajouté le dirigeant, mettant en avant «les obligations légales de pluralisme» auxquelles est soumise sa radio.

De son côté, la chaîne Cnews, qualifiée par Mme Ernotte Cunci «d’extrême droite», a accusé cette dernière de vouloir «masquer les questions légitimes» sur l’impartialité du service public.

«Delphine Ernotte Cunci a choisi d’allumer de façon scandaleuse des contre-feux», a ajouté la chaîne, pointant «des attaques qui ne font qu’illustrer la gêne que suscite chez ses concurrents le succès de Cnews», leader habituelle des chaînes info en part d’audience.

Le conflit entre ces deux blocs a explosé en début de semaine dans le sillage de l’affaire Legrand-Cohen, deux journalistes du service public accusés de connivence avec le PS.

Tout est parti d’une vidéo diffusée début septembre par le média conservateur «L’Incorrect», qui a suscité une vive polémique politico-médiatique.

Depuis son déclenchement, cette affaire a été amplement commentée sur CNews, Europe 1 et le «Journal du dimanche» (JDD), tous dans le giron de M. Bolloré, qui y ont vu un signe de parti pris politique du service public.