Un plan national «Osez l’IA», comprenant un fonds de garantie bancaire et des accompagnements pour les entreprises, a été lancé mardi pour encourager l’adoption de l’intelligence artificielle dans ces dernières, a annoncé la ministre chargée du Numérique.
«L’ambition «d’Osez l’IA», c’est de faire entrer l’intelligence artificielle dans le quotidien de toutes nos entreprises», a expliqué Clara Chappaz lors d’une présentation organisée à Bercy. «L’IA n’est pas un risque, c’est une chance si on l’adopte et un levier immédiat de productivité», a abondé le ministre de l’Économie Éric Lombard.
Le plan se décline en plusieurs volets, autour de la sensibilisation à l’IA, de la formation, ainsi que de l’accompagnement des entreprises, et reprend en partie des mesures et des contenus existants. Près d’une dizaine d’actions ont ainsi été annoncées, dont la création d’un fonds de garantie bancaire pour financer des projets jusqu’à 500.000 euros sur dix ans et le financement à hauteur de 40% de «diagnostics» IA pour les quelque 5.000 petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaires (ETI).
Une enveloppe de 200 millions d’euros est ainsi prévue pour l’accompagnement des entreprises. Un catalogue répertoriant des solutions d’IA françaises et européennes sera également mis en ligne. D’autres mesures, telles que la mobilisation de 300 «ambassadeurs IA» et le lancement d’une plateforme baptisée «l’Académie de l’IA», regroupant des formations et tutoriels déjà existants, ont également été annoncées.
L’objectif est aussi de «renforcer notre souveraineté numérique en mettant en avant les solutions d’IA françaises», a souligné Clara Chappaz. «Nous ne pouvons pas être dépendants de solutions étrangères aussi structurantes pour notre économie et notre vie de demain, c’est pour cela que la France investit massivement dans ses propres infrastructures et ses propres talents», a ajouté Éric Lombard. En matière d’adoption de l’IA dans le secteur privé, la France «n’est pas en avance», a aussi regretté Mme Chappaz.
Seulement 10% des entreprises implantées en France ont déclaré utiliser au moins une technologie d’intelligence artificielle en 2024, ce qui est inférieur à l’ensemble de l’UE (13%), d’après une étude de l’Insee parue mardi. Le gouvernement veut toutefois renverser la vapeur et vise un taux d’adoption de l’IA de 100% dans les grandes entreprises, 80% dans les PME et ETI, et 50% dans les très petites entreprises (TPE) d’ici 2030.